LE MATIN
04 Octobre 2024
À 10:30
Après avoir enregistré une baisse significative ces dernières semaines, les
prix du poulet devraient repartir à la hausse.
Durant l'été, les marocains ont été surpris par une envolée des prix des volailles atteignant 30 et même 40 DH le kilogramme. Sans revenir aux niveaux d'avant, ces prix ont enregistré ces deux dernières semaines, une baisse oscillant entre 8 et 9 dirhams, pour atteindre 17 à 18 dirhams le kilogramme sur les marchés marocains. Mais l'accalmie ne sera pas de longue durée, alertent les professionnels. Déjà, hier jeudi, les prix ont de nouveau grimpé de 2 dirhams, pour atteindre 20 dirhams le kilogramme. Selon les professionnels du secteur, cette fluctuation des prix est due à plusieurs facteurs, notamment la baisse de la demande en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des citoyens, ainsi que la régulation de l'offre et de la demande par certaines entreprises de production de poussins.
Dans ce contexte, Mohamed Aboud, président de l'Association marocaine de l'élevage de poulet de chair, a expliqué que la baisse récente des prix est due à la réduction de la demande, ainsi qu'à la diminution de la production de poussins durant l'été. Les producteurs vendaient les poussins aux éleveurs à 14 dirhams l’unité, ensuite ils ont augmenté leur production tout en maintenant les mêmes prix. Et de remarquer que les coûts de production du poulet demeurent élevés. "Produire un kilogramme de viande de poulet coûte environ 20 dirhams, alors qu'il est vendu entre 15 et 16 dirhams dans les fermes, ce qui engendre de lourdes pertes pour les éleveurs, notamment les plus petits d'entre eux", explique-t-il.
M. Aboud a également souligné que le monopole des grandes entreprises de production de poussins complique la situation pour les éleveurs. "Ces entreprises augmentent soudainement leur production pour maximiser leurs profits, tandis que les éleveurs doivent supporter les coûts élevés des aliments pour volaille, malgré une baisse de moitié de ces prix à l'échelle internationale", précise-t-il. Et de noter que les aliments représentent 90 % du coût de production d'un kilogramme de poulet.
Le professionnel prévoit, dans ce contexte, une nouvelle hausse des prix dans les jours à venir, en particulier en raison de la réticence croissante des producteurs à acheter des poussins, les prix actuels constituant un lourd fardeau financier pour eux. Il a également souligné que le contrôle de l'offre et de la demande rend les consommateurs et les éleveurs de poulet particulièrement vulnérables aux fluctuations du marché.