Il était 11 heures du matin, lorsque notre équipe est arrivée à l’un des marchés les plus connus à Kénitra et qui connaît une importante dynamique, surtout en cette période estivale. Devant une offre abondante, le consommateur est toujours tenté de remplir son panier de fruits, légumes, viandes rouge ou blanche, poisson... Mais ces derniers mois, les Marocains ont constaté une augmentation continue des prix de ces produits et ont du mal à se procurer tout ce dont ils ont besoin. Une petite discussion avec quelques citoyens qui se trouvaient dans ce marché nous a vite mis au fait de la situation et des inquiétudes que se font à la fois les consommateurs et les commerçants.
Les témoignages sont saisissants. Ils mettent en lumière les difficultés croissantes rencontrées par les citoyens. Une mère de famille vivant à Kénitra déclare que son budget alimentaire ne couvre plus ses charges à cause des prix exorbitants. «Je suis divorcée et mère de trois enfants. Je travaille dans un hammam et je suis payée à la journée. Avec la récente fermeture des bains publics, je ne travaille que quatre jours par semaine. Ce revenu insuffisant ne me suffit pas pour payer le loyer et assurer les besoins de mes enfants, et rend la gestion de mes dépenses mensuelles presque impossible», explique-t-elle avec frustration. Elle ajoute qu’avec cette hausse des prix, elle est contrainte de se priver de certains produits.
D’autres clients témoignent de la même frustration, se posant des questions sur l’avenir et s’inquiètent de voir les prix ne plus baisser. Certains nous ont confirmé avoir banni les viandes de leurs menus, d’autres ont choisi de réduire la consommation au maximum. «Même si l’on veut changer pour du poisson ou encore des œufs, cela reste cher», s'écrie un jeune homme.
Les Marocains du monde, venus passer les vacances dans leur pays natal et auprès de leurs familles, ressentent également l’impact de cette inflation. Une Marocaine résidant en France juge que les prix des fruits et légumes et des viandes sont «anormaux» cette année. «Je dépense en moyenne 1.000 DH par jour ici. C’est choquant. Je me demande comment un ménage moyen parvient à vivre dans ces conditions», dit-elle. « J’aime mon pays, c’est un beau pays, mais avec ces prix élevés, je préfèrerais passer les vacances en Espagne que de venir gaspiller mon argent ici !» lance-t-elle.
Les commerçants, eux aussi, sont touchés par cette situation. Redouane, vendeur de poulet au même marché de Kénitra, explique que «la hausse des prix du poulet est due à la chaleur qui tue les poussins, ce qui réduit l’offre par rapport à la demande. Actuellement, le poulet se vend à 27 DH le kilogramme, tandis que le prix de gros du filet de poulet ou de dinde est d’environ 70 DH», précise-t-il. Cette situation entraîne une diminution de ses marges bénéficiaires et exerce une pression sur ses ventes. De plus, il nous confie avoir du mal à répercuter cette hausse sur le prix de vente. «De plus en plus de clients viennent demander 10 DH de viande, je suis obligé d’augmenter la part un peu plus sans demander plus d’argent, car je comprend que le citoyen normal souffre énormément de cette situation», nous raconte-t-il.
En effet, la loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence préconise dans son article 4 que «des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé, soient prises par l’administration, après consultation du Conseil de la concurrence». La situation actuelle justifie donc, selon M. Essalhi, le recours à cette mesure pour stopper l’hémorragie. «Bien que le Maroc connaisse un système de liberté des prix, cette liberté ne devrait pas être exploitée de manière abusive. Nous avons, à maintes reprises, appelé à activer cet article pour réguler les prix des produits alimentaires, du carburant, des produits agricoles... Mais malheureusement, le gouvernement semble ignorer cette possibilité qui pourrait contribuer à rétablir un équilibre sur le marché», conclut-il.
Les témoignages sont saisissants. Ils mettent en lumière les difficultés croissantes rencontrées par les citoyens. Une mère de famille vivant à Kénitra déclare que son budget alimentaire ne couvre plus ses charges à cause des prix exorbitants. «Je suis divorcée et mère de trois enfants. Je travaille dans un hammam et je suis payée à la journée. Avec la récente fermeture des bains publics, je ne travaille que quatre jours par semaine. Ce revenu insuffisant ne me suffit pas pour payer le loyer et assurer les besoins de mes enfants, et rend la gestion de mes dépenses mensuelles presque impossible», explique-t-elle avec frustration. Elle ajoute qu’avec cette hausse des prix, elle est contrainte de se priver de certains produits.
D’autres clients témoignent de la même frustration, se posant des questions sur l’avenir et s’inquiètent de voir les prix ne plus baisser. Certains nous ont confirmé avoir banni les viandes de leurs menus, d’autres ont choisi de réduire la consommation au maximum. «Même si l’on veut changer pour du poisson ou encore des œufs, cela reste cher», s'écrie un jeune homme.
Les Marocains du monde, venus passer les vacances dans leur pays natal et auprès de leurs familles, ressentent également l’impact de cette inflation. Une Marocaine résidant en France juge que les prix des fruits et légumes et des viandes sont «anormaux» cette année. «Je dépense en moyenne 1.000 DH par jour ici. C’est choquant. Je me demande comment un ménage moyen parvient à vivre dans ces conditions», dit-elle. « J’aime mon pays, c’est un beau pays, mais avec ces prix élevés, je préfèrerais passer les vacances en Espagne que de venir gaspiller mon argent ici !» lance-t-elle.
Les commerçants, eux aussi, sont touchés par cette situation. Redouane, vendeur de poulet au même marché de Kénitra, explique que «la hausse des prix du poulet est due à la chaleur qui tue les poussins, ce qui réduit l’offre par rapport à la demande. Actuellement, le poulet se vend à 27 DH le kilogramme, tandis que le prix de gros du filet de poulet ou de dinde est d’environ 70 DH», précise-t-il. Cette situation entraîne une diminution de ses marges bénéficiaires et exerce une pression sur ses ventes. De plus, il nous confie avoir du mal à répercuter cette hausse sur le prix de vente. «De plus en plus de clients viennent demander 10 DH de viande, je suis obligé d’augmenter la part un peu plus sans demander plus d’argent, car je comprend que le citoyen normal souffre énormément de cette situation», nous raconte-t-il.
Quelle protection pour le consommateur ?
Mohamed Essalhi, président de l’Association de protection du consommateur à Rabat, tire la sonnette d’alarme par rapport aux répercussions négatives de ces hausses sur les consommateurs. Il dit comprendre que certains critères logiques à l’origine de l’augmentation des prix soient compréhensibles, mais il reproche un manque de contrôle du circuit de distribution et regrette que l’inflation soit supportée directement par le consommateur. Interrogé sur les solutions possibles pour réduire cette pression sur les ménages, le responsable n’hésite pas à recommander au gouvernement d’exploiter «l’article 4 de la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence». Cet article permet, explique-t-il, à l’Exécutif d’intervenir en cas de hausse alarmante des prix.En effet, la loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence préconise dans son article 4 que «des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé, soient prises par l’administration, après consultation du Conseil de la concurrence». La situation actuelle justifie donc, selon M. Essalhi, le recours à cette mesure pour stopper l’hémorragie. «Bien que le Maroc connaisse un système de liberté des prix, cette liberté ne devrait pas être exploitée de manière abusive. Nous avons, à maintes reprises, appelé à activer cet article pour réguler les prix des produits alimentaires, du carburant, des produits agricoles... Mais malheureusement, le gouvernement semble ignorer cette possibilité qui pourrait contribuer à rétablir un équilibre sur le marché», conclut-il.