LE MATIN
01 Novembre 2025
À 11:35
Cette année, la
récolte des oranges précoces dans la région de Béni Mellal accuse un léger retard. En cause, des conditions météorologiques extrêmes qui ont marqué l’été, notamment des vagues de chaleur et un déficit pluviométrique persistant. « Le problème de l’insuffisance des pluies reste notre principal obstacle. Il a conduit à une réduction progressive des surfaces cultivées ces dernières années », explique Abdellatif Elkarimi, directeur de la société RK Citrus, à la plateforme
FreshPlaza.
Des volumes en hausse mais toujours en deçà des années antérieures à la sécheresse
Malgré ces contraintes, la production d’oranges précoces affiche une progression notable. « On observe une hausse d’environ 20 % pour les Navel précoces par rapport à l’an dernier », précise Elkarimi. Toutefois, ces volumes restent en dessous de ceux enregistrés lors des saisons antérieures à la
sécheresse. La récolte se caractérise par une diversité de calibres, allant des tailles 2 à 8, avec une majorité concentrée entre les calibres 4 et 7.
Une fenêtre commerciale stratégique pour l’export
La période de commercialisation des
oranges précoces représente un moment clé pour les
exportateurs marocains. Elle précède en effet le début de la campagne égyptienne, ce qui offre aux
producteurs marocains une avance stratégique sur plusieurs
marchés internationaux. « Nous visons particulièrement les pays du Golfe, l’Amérique du Nord et la Russie durant cette fenêtre précoce », indique Elkarimi. Le calendrier d’exportation est structuré autour de deux grandes périodes : les précoces en novembre-décembre, puis les variétés tardives comme la
Maroc Late jusqu’en juillet.
La pression de la concurrence égyptienne toujours présente
Si le
Maroc bénéficie d’un avantage temporaire sur certains marchés, la reprise de la campagne égyptienne change rapidement la donne. « Dès que la saison égyptienne débute, nos exportations d’oranges sont quasiment suspendues », observe Elkarimi. L’an dernier, une fin prématurée de la campagne égyptienne avait suscité un regain d’intérêt pour les
agrumes marocains, sans pour autant entraîner de hausses significatives des volumes exportés. Face à une concurrence internationale féroce et à une pression constante sur les prix, les
producteurs marocains misent sur la stabilité de leur calendrier et la complémentarité avec les autres variétés d’agrumes, notamment la
clémentine et la
Nadorcott, qui dominent les exportations.