C’est fait. Comme nous l’avions annoncé en exclusivité sur le quotidien «
Le Matin» en août dernier, la
Banque de développement allemande KfW a approuvé le prêt de 202 millions d’euros au profit de
l’Office national des chemins de fer (ONCF). En cofinancement avec la Banque mondiale, la KfW apporte donc son soutien à la mise en œuvre du nouveau système de
transport régional Casablanca-Settat, sous la forme d’un
RER (Réseau express régional).
Ce cofinancement, qui constitue la première coopération formalisée entre les partenaires dans le cadre de l’accord conclu en octobre 2024, valorise les investissements réalisés dans l’extension des lignes ferroviaires, des gares, des infrastructures énergétiques et de maintenance associées, ainsi que dans les mesures de renforcement des capacités institutionnelles du maître d’ouvrage,
l’ONCF, selon une approche «P4R» (
Programme for Results).
Rappelons que, dans le cadre de ce programme, la
Banque mondiale apporte un prêt de 350 millions d’euros, tandis que la KfW fournit un prêt à faible taux d’intérêt de 200 millions d’euros assorti d’une subvention de 2 millions d’euros pour une mesure d’accompagnement dans le cadre de la
coopération financière avec le Maroc. Le décaissement sera effectué sur la base de la vérification de la réalisation de résultats préalablement convenus.
Aux côtés de
l’Institution de Bretton Woods, la
KfW contribue ainsi à la mise en place de services de transport efficaces, durables et respectueux du climat en dehors des limites urbaines. Ce qui, en plus des effets positifs sur le climat, améliore
l’accès de la population aux emplois et aux services sociaux et aide à réduire les disparités régionales. Cela contribue également à l’amélioration des conditions de vie de la population.
En raison de la
croissance démographique et de
l’expansion géographique de la zone urbaine, la demande de mobilité connaît une forte augmentation depuis des années dans la région
Casablanca-Settat. Dans la plupart des cas, les investissements réalisés jusqu’à présent pour améliorer l’offre de transports publics ne permettent pas de répondre à cette demande croissante. Dans de nombreux endroits, l’insuffisance de l’offre en transports publics entraîne des taux élevés de motorisation et fait de la voiture individuelle le mode de transport le plus dominant.
Les villes marocaines sont ainsi marquées par des congestions routières, avec des embouteillages et des temps de trajet longs. En tant que plus grande agglomération du pays, et en raison de ces problèmes de circulation, Casablanca est responsable d’environ un tiers des
émissions nationales de CO₂. Les embouteillages augmentent globalement les émissions, car les conditions de circulation – arrêts et redémarrages fréquents, moteurs tournant au ralenti – réduisent la vitesse moyenne en agglomération d’environ 10 km/h, ce qui correspond à une hausse moyenne de 40% des émissions de CO₂ liées au trafic.
Au centre-ville de la capitale économique, le tramway est le moyen de transport public privilégié : quatre lignes relient les banlieues au centre-ville. En semaine, les tramways circulent de 5 h 30 environ à 22 h environ, avec des fréquences de 7 à 15 minutes. Le réseau de bus est moins développé et pas très fiable, mais là aussi, des progrès ont été réalisés ces dernières années, notamment avec la mise en service de centaines de nouveaux bus express.
Avec le deuxième plus grand
réseau ferroviaire d’Afrique, le réseau de l’ONCF couvre une grande partie du territoire. Il relie Marrakech à Oujda et dessert les principales villes du pays. Le train à grande vitesse (TGV) dessert actuellement quatre gares : Tanger, Kénitra, Rabat et Casablanca. Une extension de la ligne à grande vitesse jusqu’à Marrakech est prévue d’ici 2030.
La capacité ferroviaire ainsi libérée est actuellement utilisée pour mettre en place un nouveau réseau moderne de
transport régional dans la zone Casablanca-Settat sous la forme du RER, destiné à relier efficacement la périphérie en pleine croissance au centre-ville (et donc aux emplois, aux infrastructures sociales et aux services). À plusieurs points de correspondance dans l’agglomération, le nouveau
réseau RER viendra, également, offrir des connexions directes avec les
systèmes de transport urbain existants, tels que le tramway.