LE MATIN
25 Juin 2025
À 12:39
Publié à l’occasion de la
Journée mondiale des PME, le rapport de la
Banque européenne d’investissement (BEI) intitulé
"Panorama des PME au Maroc en 2025" dresse un état des lieux précis des difficultés rencontrées par les
petites et moyennes entreprises marocaines engagées dans l’
exportation. L’étude a été menée dans le cadre du
programme Trade & Competitiveness, cofinancé par l’Union européenne.
Alors que les
PME contribuent à hauteur de 40% au PIB national, leur développement à l’international reste entravé par plusieurs facteurs majeurs. En tête des préoccupations : la saturation des marchés et la concurrence accrue. Ces deux freins sont cités par 3 dirigeants sur 5. Pour beaucoup, la pression concurrentielle, notamment dans les chaînes de valeur de l’
automobile, du
textile ou de l’
agroalimentaire, limite fortement leur capacité à se différencier et à s’implanter durablement hors du
Maroc.*
Le financement, condition indispensable mais encore difficile d’accès
L’enquête révèle également que 47% des
PME considèrent le
financement comme un obstacle structurant. Parmi elles, 17% pointent spécifiquement les difficultés d’
accès au crédit, et 11% évoquent un capital insuffisant pour investir à l’international. Si 73% des entreprises parviennent à exporter, seules 33% le font de manière régulière. À l’inverse, 20% des PME restent totalement en marge des marchés internationaux, faute de ressources suffisantes.
Afin d’atténuer cet écart, le
programme Trade & Competitiveness propose des solutions concrètes : des formations techniques sur les règles d’origine, la décarbonation ou les normes d’exportation, mais aussi des mécanismes financiers via les banques locales, incluant des lignes de crédit dédiées et garanties allégées.
Des obstacles logistiques et commerciaux toujours présents
L’échantillon de l’enquête est principalement constitué d’entreprises établies : 86% des
PME interrogées ont plus de cinq ans d’existence. Ce profil confirme que les freins identifiés concernent aussi bien des structures matures que des PME en croissance, et non exclusivement des jeunes pousses.
Outre la
compétitivité et le
financement, plus de la moitié des dirigeants interrogés mentionnent des contraintes logistiques majeures. Le coût du transport, la complexité des procédures douanières et les exigences de conformité sont autant de barrières qui freinent l’intégration des PME dans les chaînes de valeur mondiales. Par ailleurs, 50% des chefs d’entreprise déclarent rencontrer des difficultés à établir des partenariats commerciaux à l’étranger.
Comme le souligne un dirigeant cité dans l’enquête : « la qualité et la différenciation des produits, l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales et l’accès à une information fiable sur les marchés sont essentiels pour construire une croissance durable à l’export. »
Face à ce diagnostic, l’enquête de la BEI plaide pour un soutien accru aux
PME marocaines, notamment sur les volets de la formation, de l’accès à l’information et du financement ciblé. L’objectif est clair : permettre à ces entreprises de franchir les barrières structurelles et de s’imposer durablement sur les marchés internationaux.