Profil bas pour les
échanges extérieurs du Maroc. Leur évolution à fin septembre 2023 montre, en effet, un repli aussi bien des importations que des exportations. Les approvisionnements du Maroc à l'étranger se sont contractés de 4%, s'élevant à 530,94 milliards de DH, selon les derniers chiffres de l’
Office des changes. Cette baisse est plus importante que celle des exportations (-1,6% à 315,15 milliards de DH). Ce qui s'est traduit par un allègement de 7,2% sur un an à 215,78 milliards de DH du déficit commercial. Le taux de couverture des importations par les exportations gagne, quant à lui, 1,4 point à 59,4%.
«Le recul des
importations de biens est tributaire, essentiellement, de la baisse des achats des produits énergétiques, des demi-produits et des produits bruts», explique l’Office. En effet, la facture énergétique poursuit son allègement et régresse de 20,9% à 91,03 milliards de DH à fin septembre, en grande partie en raison de la chute de 25,1% sur un an des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils qui totalisent 42,34 milliards de DH. Baisse liée aussi bien aux prix (-17,6% ) qu'aux quantités importées (-9,1%). En parallèle, les achats des demi-produits accusent une baisse de 13,3% à 110,44 milliards de DH, suite à une diminution de 61,8% des achats d'ammoniac. La plus importante baisse demeure cependant celle des importations des produits bruts, soit 25,5% à 26,34 milliards de DH.
En revanche, les achats à l’international de produits finis de consommation s’accroissent de 12,9% à 118,14 milliards de DH, «suite principalement à la hausse conjointe des achats des parties et pièces pour voitures de tourisme de 30,9% et des voitures de tourisme de 25,3%», explique l’Office. Les importations des biens d’équipement, quant à elles, augmentent de 14% à 117,57 milliards de DH. Ce qui renseigne sur la reprise de l'investissement. Rappelons que l’encours des crédits à l’équipement, à fin septembre, atteint 190,33 milliards de DH, en hausse de 8,8% sur un an, selon les derniers chiffres de
Bank Al-Maghrib. Les importations de produits alimentaires, enfin, affichent une quasi-stabilité à 66,98 milliards de DH.
Concernant les
exportations de marchandises, le recul observé concerne principalement les phosphates et dérivés et celles de l’aéronautique, analyse l’Office. Celles des phosphates et dérivés ont engrangé 53,51 milliards de recettes, en chute de 41,5% sur un an, principalement en raison de la baisse des ventes des engrais naturels et chimiques (-38,1%), de celles de l’acide phosphorique (-46,9%) et de celles des phosphates (-52,7%).
En parallèle, les ventes du
secteur aéronautique affichent un recul de 4,8% à 15,46 milliards de DH à fin septembre. Idem pour les exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaire, qui se replient de 0,5% à 62,36 milliards de DH. «Cette évolution est attribuable à la baisse des ventes de l’industrie alimentaire (-2,2%) atténuée, toutefois, par la légère hausse des ventes de l’agriculture, sylviculture et chasse (+0,2%)», souligne l’Office.
À l’opposé, les
exportations du secteur textile et cuir s’accroissent de 7,2% à 35,73 milliards de DH, principalement grâce à la hausse de 9,1% sur un an des ventes des vêtements confectionnés et de 6,4% des articles de bonneterie. Les ventes de chaussures, quant à elles, se replient de 2,2%. Même tendance pour les ventes du secteur de l’électronique et électricité qui montent de 30,7% en un an à 17,27 milliards de DH. La hausse la plus importante est signée par le secteur automobile dont les exportations ont grimpé de 33,1% en un an à 103,41 milliards de DH. Au vu de ce volume, ce secteur continue d’être le premier exportateur et pourvoyeur de devises du Maroc. Son évolution est principalement due à l’accroissement des ventes du segment de la construction (+28,6%), de celles du câblage (+38,2%) et de celles de l’intérieur véhicules et sièges (+32,7%).
La balance des échanges de services affiche un excédent en hausse de 31,1% à 103,32 milliards de DH à fin septembre. Selon les chiffres de l’Office, «cet accroissement fait suite à une hausse des exportations (+20,4%) plus importante que celle des importations (+10,1%)».
Concernant les voyages, les recettes atteignent 80,08 milliards de DH, en augmentation de 24,8%, dépassant leur niveau de fin septembre 2019 (60,15 milliards). De leur côté, les dépenses grimpent de 31% en un an à 18,32 milliards de DH. Ainsi, le solde excédentaire des voyages se bonifie de 23,1% à 61,75 milliards de DH. De leur côté, les transferts de fonds effectués par les Marocains du monde affichent une croissance de 5,4% à 86,89 milliards de DH.
Les Investissements directs étrangers (IDE) ont connu une baisse des recettes sur les neuf premiers mois de l’année en cours : -22,3% à 23,52 milliards de DH. Les dépenses, elles, augmentent de 21,8% à 12,31 milliards. Ainsi, le flux net des IDE chute de 44,4% à 11,2 milliards de DH. Pour les Investissements directs marocains à l’étranger (IDME), les dépenses atteignent 19,28 milliards de DH à fin septembre, en augmentation de 43,7% sur un an, alors que les recettes (cessions des investissements directs marocains à l’étranger) affichent une croissance de 33,1% à 12,18 milliards de DH. Ainsi, le flux des IDME s’apprécie de 66,3% en un an à 7,1 milliards de DH.