Saïd Naoumi
28 Octobre 2024
À 09:10
L’État multiplie les projets visant le développement de l’
économie bleue (EB). La
protection du littoral figure ainsi parmi les domaines prioritaires de la stratégie nationale dédiée à l’EB. Ce chantier a d’ores et déjà fait l’objet d’une structuration réglementaire avec la mise en place en 2015 de la loi 81-12 sur le littoral et son décret n° 2-15-769, publié en 2016. Ce dernier met l’accent sur la composition, les compétences et les modalités de fonctionnement de la
Commission nationale de gestion intégrée du littoral et des
Commissions régionales de gestion intégrée du littoral, en plus des modalités d’élaboration du
Plan national du littoral (PNL) et des Schémas régionaux littoraux.
C’est dans ce cadre que la région de
Guelmim-Oued Noun aura prochainement son
Schéma régional de protection du littoral. L’élaboration de ce document fera l’objet d’une étude à commanditer le 20 novembre prochain par le département du
Développement durable. Le Schéma en projet viendra fixer les orientations fondamentales de l’aménagement, de la protection et de la mise en valeur du littoral, au regard de la vocation générale des différentes zones et notamment les zones affectées ou réservées au port, à la
pêche industrielle, aux
cultures marines et aux
activités de loisir. Le document définira, par ailleurs, les mesures de protection des écosystèmes du milieu marin et terrestre et déterminera les vocations des différents secteurs de l’espace maritime et les principes de comptabilité applicables aux usages correspondants.
Au
Maroc, le
littoral qui s’étend sur 3.600 km de côtes revêt une dimension stratégique à plus d’un égard. Riche en
biodiversité marine et terrestre et en
ressources halieutiques et paysagères, il constitue un lieu sensible avec de nombreux enjeux économiques et sociaux et représente un patrimoine écologique et environnemental riche et varié. Cet espace fournit les ressources à la base de diverses activités économiques (sylviculture, pêche, activités pastorales et forestières, etc.). Ce qui explique la concentration humaine et urbanistique, de plus en plus accrue, soutenue et dense sur ces espaces et conduit irrémédiablement à l’accroissement des pressions anthropiques, des effets extrêmes des changements climatiques et des conflits d’usage de ce territoire fragile. Selon le département du développement durable, les pressions qu’il subit (constructions sur les cordons dunaires, pollutions de tout genre, surexploitation des ressources, etc.) sont dues aux diverses activités qui s’y développent, dont le tourisme, la pêche, l’exploitation des ressources géologiques, l’agriculture et l’industrie, souvent incompatibles avec la préservation de son environnement, en l’absence de plans d’aménagement, de valorisation et de préservation adaptés.