LE MATIN
09 Juin 2025
À 08:25
Le
Produit Intérieur Brut (PIB) en volume a ainsi bénéficié d’une hausse de 4,5% de la valeur ajoutée des activités non agricoles, alors que la valeur ajoutée du
secteur primaire a reculé de 4,5%, pénalisée par une baisse de 4,8% de la
production agricole, après une hausse de 1,5% en 2023. La
pêche, quant à elle, a vu sa croissance ralentir à 2,6%, contre 6,9% un an auparavant.
En revanche, le
secteur secondaire a affiché un rebond significatif. Sa valeur ajoutée a progressé de 4,2% en 2024, après 0,8% en 2023. Cette amélioration s’explique par des hausses marquées dans plusieurs branches : l’industrie d’extraction (+13% après -4,2%), le bâtiment et travaux publics (+5% après +0,3%), l’industrie manufacturière (+3,3% après +3,1%) et les services d’électricité, gaz, eau et assainissement (+2,6% après une baisse de 10,6%).
Le
secteur tertiaire, tout en restant dynamique, a connu un léger ralentissement. Sa croissance est passée de 5% en 2023 à 4,6% en 2024. Ce fléchissement est attribuable à la décélération des
activités d’hébergement et de restauration (+9,6% après +23,5%), de la recherche et des services aux entreprises (+4,2% après +6,8%), ainsi que des
télécommunications (+3% après une contraction de 5,2%). À l’inverse, d’autres branches ont enregistré une accélération, notamment le transport et l’entreposage (+7,4%), les services financiers et assurances (+7,3%), le commerce et la réparation de véhicules (+4,1%), les services sociaux (éducation, santé, action sociale : +6,6%) et les services publics (+4,1%).
La contribution des
impôts nets des subventions sur les produits, en hausse de 7,5%, a également renforcé le rythme de croissance du PIB.
Inflation modérée et demande intérieure solide
Aux prix courants, le PIB a progressé de 7,9%, contre 11% en 2023, traduisant un ralentissement de l’inflation avec une hausse du niveau général des prix estimée à 4,1%.
Dans ce contexte, la
demande intérieure a joué un rôle moteur. Elle a augmenté de 5,8% en 2024, après 4,9% l’année précédente, contribuant à hauteur de 6,3 points à la croissance, contre 5,4 points un an plus tôt. Toutefois, la
consommation finale des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) a ralenti à 3,4%, contre 4,8% en 2023, réduisant sa contribution à 2,1 points (après 3 points). À l’inverse, l’investissement brut a connu un net regain (+10,9% après +4,3%), apportant 3,2 points à la croissance (contre 1,3 point). La
consommation finale des administrations publiques a progressé de 5,6%, après 6,1%, avec une contribution de 1 point à la croissance.
Échanges extérieurs : une pression accrue sur la balance
Le
commerce extérieur a pesé négativement sur la croissance en 2024. Les importations ont crû de 11,6%, contre 9,5% en 2023, réduisant la croissance de 5,9 points (contre 5,3 points précédemment). Les exportations ont également augmenté (+8% contre +7,9%), mais leur contribution s’est légèrement contractée à 3,4 points. En conséquence, la
contribution nette des échanges extérieurs de biens et services est demeurée négative, à -2,5 points, contre -1,8 point en 2023.
Aggravation du besoin de financement
Malgré la hausse du revenu national brut disponible (+7,7% en 2024 après +10,2% en 2023), l’économie marocaine voit son besoin de financement s’accentuer. L’
épargne nationale a atteint 28,9% du PIB (contre 28%), mais cela reste insuffisant face à un taux d’
investissement brut en progression, représentant 30,1% du PIB, contre 29,0% un an plus tôt. Résultat : le
besoin de financement est passé de 1% à 1,2% du PIB.