Économie

La croissance économique du Maroc ralentit à 3,7% au 4e trimestre 2024 (HCP)

L’économie marocaine a enregistré un ralentissement de sa croissance au quatrième trimestre 2024, avec un taux de 3,7% contre 4,2% à la même période de l’année précédente, selon les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ce fléchissement s’explique principalement par une baisse du secteur agricole, alors que les activités non agricoles ont maintenu une progression modérée.

31 Mars 2025 À 12:55

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La valeur ajoutée du secteur primaire, ajustée des variations saisonnières, a chuté de 4,7%, amplifiant le recul de 0,1% enregistré un an plus tôt. Cette baisse est due au fort repli de l’agriculture (-4,9%), alors qu’en parallèle, la pêche a affiché une légère hausse de 0,8% après une chute de 19,2% en 2023.

Le secteur secondaire a également connu un ralentissement, avec une progression de 4,9% contre 6,9% un an auparavant. Ce ralentissement s’explique par une décélération des activités de l’industrie d’extraction (+6,5% contre +16,1%) et de l’industrie manufacturière (+3,7% contre +7,4%). Toutefois, le bâtiment et travaux publics a accéléré à +7% (contre +2,9%), tout comme le secteur de l’électricité, du gaz et de l’eau (+5,7% contre +3,6%), soutenant ainsi la croissance globale.



En revanche, le secteur tertiaire a enregistré une hausse de 4,2%, contre 3,3% à la même période en 2023. Cette évolution a été portée par la forte dynamique des services liés au tourisme, avec une croissance de 12,8% du secteur de l’hébergement et de la restauration (contre 8,2% un an auparavant). De même, les services rendus par l’administration publique ont accéléré à +3,9% (contre 1%), tandis que le commerce et la réparation de véhicules ont progressé de 3,1% (contre 1,8%).

Toutefois, certaines branches ont connu un ralentissement, notamment les services financiers et assurances (+4,3% contre +5,5%), l’information et communication (+2% contre +4,3%) et les services immobiliers (+1,9% contre +3,3%).

Une demande intérieure en perte de vitesse

La croissance a également été freinée par un ralentissement de la demande intérieure, qui a progressé de 7,6% au lieu de 8,1% un an plus tôt. La consommation des ménages a vu son rythme ralentir à 4,1% (contre 5,1%), réduisant sa contribution à la croissance à 2,6 points contre 3,2 points.

En revanche, les dépenses des administrations publiques ont connu une hausse plus marquée (+4,8% contre +3%), contribuant à hauteur de 0,9 point à la croissance (contre 0,6 point un an plus tôt). De son côté, l’investissement brut a poursuivi sa progression, bien qu’à un rythme moins soutenu, avec une croissance de 15,3% (contre 16,6%), contribuant à 5,4 points à la croissance économique.

Des échanges extérieurs toujours déficitaires

Sur le plan des échanges extérieurs, les importations et les exportations ont toutes deux progressé, mais à des rythmes différents. Les importations de biens et services ont bondi de 15,6% (contre 12,5% un an plus tôt), entraînant une contribution négative de 9 points à la croissance. De leur côté, les exportations ont progressé de 9,2% (contre 5,5%), permettant une contribution positive de 3,8 points.

Ainsi, la contribution nette des échanges extérieurs à la croissance est restée négative à -5,2 points, un niveau similaire à celui enregistré au quatrième trimestre 2023, traduisant un déficit commercial toujours pesant sur la croissance économique.

Un besoin de financement accru

Avec une croissance de la consommation finale nationale de 4,9% (contre 5,7% en 2023), l’épargne nationale s’est établie à 28,8% du PIB (contre 28,2% un an auparavant). Toutefois, l’investissement brut a représenté 32% du PIB, en hausse par rapport aux 29,6% du même trimestre de 2023. Cette dynamique a entraîné une hausse du besoin de financement de l’économie nationale, qui est passé de 1,4% du PIB à 3,2%.
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