Rochdi Mokhliss
14 Octobre 2025
À 09:35
Le rebond attendu s’explique principalement par la poursuite de la progression de la
consommation des ménages, qui devrait croître de 4,4%, grâce à l’amélioration du
pouvoir d’achat, nourrie par la revalorisation des salaires publics et les allègements fiscaux (gains liés à l’impôt sur le revenu). L’investissement, de son côté, enregistrerait une hausse de 12,6%, porté par l’augmentation des
dépenses d’équipement des entreprises et le dynamisme de l’
investissement public.
Cette demande intérieure robuste prolongerait un cycle de croissance entamé il y a plus de six trimestres, durant lequel l’activité hors agriculture a progressé à un rythme moyen de 4,8% par trimestre. Le deuxième trimestre 2025 a été particulièrement vigoureux (+5,5%), tiré par une relance généralisée touchant l’ensemble des secteurs, notamment les industries manufacturières et extractives, la construction et l’hébergement, qui ont représenté près de 40% de la croissance globale.
Services, industrie et construction en soutien
Les
services continueraient de jouer un rôle moteur, avec une progression annuelle de 4,7% au quatrième trimestre. Le commerce, les services non marchands et ceux destinés aux particuliers afficheraient les performances les plus solides. L’industrie enregistrerait une légère reprise, portée par les branches liées à l’automobile, aux minéraux de carrière et aux équipements électriques. Le secteur de la construction, quant à lui, accélérerait sensiblement, contribuant à hauteur de 0,4 point à la croissance globale.
Un ralentissement observé au troisième trimestre
Le troisième trimestre a marqué un palier avec une croissance du PIB limitée à 4,3%, contre 4,8% et 5,5% aux deux trimestres précédents. Ce ralentissement s’est traduit par une décélération dans les branches secondaires, passées de +7,4% à +4,4%, et une modération dans les services, passés de +4,8% à +4,3%. Dans le même temps, les
exportations de biens et services se sont repliées, après une hausse de 8,5% au trimestre précédent, sous l’effet d’un contexte international moins porteur, notamment en Europe. Les importations, quant à elles, ont progressé de 13,8%, creusant le déficit commercial et pesant négativement sur la croissance à hauteur de -3,7 points.
Malgré des tensions sur certains produits frais, l’
inflation est restée modérée au troisième trimestre, atteignant +0,4% en glissement annuel. Cette stabilité s’explique par la faible hausse des prix non alimentaires (+0,3%) et le recul des prix énergétiques (-2,7%), reflétant notamment une baisse de 8,8% des carburants. L’inflation sous-jacente, excluant les prix volatils et réglementés, a également ralenti à +0,8%, contre +1,1% précédemment.
Les
perspectives économiques pour la fin d’année sont jugées encourageantes. La détente progressive des taux d’intérêt en Europe devrait favoriser une reprise de la consommation et de l’investissement dans la zone, ce qui pourrait bénéficier aux exportations marocaines. Néanmoins, le commerce extérieur devrait continuer de peser sur la croissance du fait d’importations toujours dynamiques. Dans ce contexte, la solidité de la demande intérieure restera un levier central pour soutenir l’activité économique marocaine en 2025.