Abdelhafid Marzak
23 Janvier 2025
À 12:48
Une nouvelle étape dans le développement du projet du
tunnel Maroc-Espagne vient d’être franchie. Une entreprise allemande a décroché un contrat spécial pour mener l’étude de faisabilité de la construction de ce mégaprojet sous-marin.
En effet,
Secegsa, entreprise publique espagnole créée en 1981 pour promouvoir le tunnel, a mandaté
Herrenknecht Iberica, une filiale de l’
allemand Herrenknecht, pour réaliser cette étude, rapporte
Arabian Gulf Business Insight (AGBI), citant un porte-parole de la société mère.
«Le détroit de Gibraltar est un goulot d'étranglement pour
le trafic entre l’Afrique du Nord et l’Europe. Un tunnel permettrait d’augmenter considérablement l’efficacité du transport de marchandises et de passagers», explique le porte-parole de la société.
La construction de ce projet donnerait lieu au plus grand tunnel du genre au monde.
Reliant Tarifa, en Espagne, à Tanger, au Maroc, le futur projet comptera 27,7 kilomètres de tunnel sous-marin, traversant les profondeurs du détroit de Gibraltar et 11 kilomètres terrestres, reliant Punta Paloma, près de Tarifa, à Punta Malabata, à proximité de Tanger.
À titre de comparaison, le tunnel sous
la Manche reliant
la France et le Royaume-Uni mesure 50 km de long, dont 38 km sous la Manche. Il s’agit du tunnel sous la mer le plus long du monde, tandis que sa section la plus profonde se situe à 75 m sous le niveau de la mer, soit bien moins profonde que le tunnel proposé entre l’Espagne et le Maroc : de 175 à 475 m, souligne AGBI.
Selon Secegsa, le tunnel Espagne-Maroc serait semblable à celui sous la Manche. Il y aurait deux tunnels parallèles à voie unique sur lesquels circuleraient des trains de voyageurs et de marchandises à grande vitesse en sens inverse. Les camions et les voitures pourraient monter à bord des trains. Un troisième tunnel sera dédié à la maintenance.
Chacun des deux tunnels sera d’un diamètre de 7,9 mètres. Les 3 structures seront reliées par un couloir de services de 6 mètres. Le projet sera parsemé de passages transversaux (tous les 340 mètres), et de zones de sécurité (tous les 100 mètres).
Selon le même porte-parole, ce projet de construction pose des défis techniques et logistiques extrêmes. L’étude de faisabilité qui vient d’être commandée porte précisément sur ces points. Elle déterminera la manière avec laquelle ils seront relevés et les solutions techniques à adopter.