LE MATIN
04 Février 2025
À 17:35
«Nous préparons le lancement de contrats à terme sur taux d’ici la fin de l’année», a indiqué Mme
Hayat dans une interview accordée à la MAP, notant qu'après concertation avec les parties prenantes, il a été décidé de débuter avec un
contrat à terme sur l’indice MASI 20 de la Bourse de Casablanca.
«Actuellement, la note d’information relative à ce contrat est en cours d’instruction par nos équipes pour son autorisation», a fait savoir la présidente.
Le lancement d'une
bourse d'instruments financiers à terme représente une avancée majeure pour le marché des capitaux, a-t-elle estimé, soulignant que cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de modernisation et de transformation des infrastructures de marché que sont la Bourse au comptant, la Bourse des produits dérivés, le dépositaire central et la
chambre de compensation.
«Concrètement, ce marché à terme apportera plusieurs avantages. Il offrira aux acteurs du
marché des instruments innovants pour se couvrir contre les risques, tout en améliorant la liquidité des
instruments financiers au comptant, ce qui devrait attirer davantage d’investisseurs», a expliqué la
présidente de l'AMMC, ajoutant qu'il contribuera à renforcer le rayonnement international de la place financière marocaine, consolidant ainsi son positionnement à l’échelle régionale et continentale.
En outre, elle a souligné que la loi n°42-12 permet l'introduction d’une large gamme d’instruments financiers à terme, comprenant trois grandes familles, à savoir les contrats à terme, les contrats optionnels et les contrats d’échange.
Et de noter : «Pour assurer une mise en œuvre sécurisée, nous avons opté pour un
démarrage progressif et graduel. L’idée est de commencer avec des produits relativement simples, afin de permettre aux acteurs de bien appréhender les risques associés avant d’introduire des instruments plus complexes».
Mme Hayat a, à cet égard, fait savoir que les
instruments financiers à terme sont relativement complexes et que leur bon fonctionnement repose sur une compréhension approfondie de leurs mécanismes et des risques associés, tant par les intermédiaires de marché que par les investisseurs finaux, d'où l'importance de la mise en place de plusieurs initiatives de formation et de sensibilisation, avec un accent particulier sur
l’éducation financière.
La présidente de l'AMMC a rappelé le développement d'un programme de formation en collaboration avec la
Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur américain des produits dérivés, dont le soutien a permis de créer un
programme dédié pour former les
acteurs du marché aux exigences spécifiques liées à l’agrément des intervenants pour la négociation et la compensation sur ce marché.
«D’ailleurs, nous instruisons actuellement les premières demandes d’agrément des membres négociateurs et compensateurs, et ces autorisations devraient être délivrées très prochainement», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Mme Hayat a affirmé qu’en 2025, une étape clé sera franchie avec une refonte complète du cadre réglementaire des OPCVM.
«Une nouvelle loi, qui devrait être adoptée très prochainement, viendra renforcer la
protection des investisseurs en introduisant notamment une
obligation d’agrément pour les sociétés de gestion. Elle leur offrira aussi de nouveaux outils pour mieux gérer les risques de liquidité auxquels peuvent être confrontés les OPCVM», a-t-elle dit.
Et d’ajouter que cette réforme permettra une diversification des instruments d’investissement avec l’introduction de nouvelles
catégories de fonds, comme les
OPCVM cotés en bourse – les ETF –, les OPCVM en devises, les OPCVM participatifs et enfin, des OPCVM à règles de fonctionnement allégées, destinés aux
investisseurs qualifiés.
«La titrisation sera également au cœur de nos priorités en 2025. Nous prévoyons lancer une étude afin d’identifier tout le potentiel de cet instrument et de stimuler son développement dans un cadre sécurisé», a indiqué la présidente, soulignant que l’objectif est de clarifier son cadre d’application, d’identifier les opérations les plus adaptées aux besoins des
opérateurs économiques et de s’assurer qu’elles respectent les exigences réglementaires locales, tout en étant conformes aux meilleures pratiques internationales, notamment en matière de protection des investisseurs.