Économie

Le déficit budgétaire se creuse à 54,1 milliards de DH à fin août 2025 (TGR)

À fin août 2025, le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 54,1 milliards de dirhams, en forte progression de 64,5% par rapport aux 32,88 milliards enregistrés à la même période en 2024, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Ce niveau du déficit intervient malgré une croissance soutenue des recettes ordinaires.

15 Septembre 2025 À 08:54

Your browser doesn't support HTML5 audio

Cette aggravation du solde budgétaire s’explique en partie par la bascule du solde des comptes spéciaux du Trésor et des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), qui affichent désormais un déficit d’un milliard de dirhams, contre un excédent de 21 milliards de dirhams une année auparavant. Ce retournement contribue à accentuer la pression sur l’équilibre global des finances publiques.



En termes de recettes, les performances sont notables. Les recettes ordinaires ont progressé de 17% en glissement annuel, atteignant 271,66 milliards de dirhams contre 228,83 milliards un an plus tôt. Cette progression est principalement tirée par une dynamique fiscale soutenue. L’impôt sur les sociétés (IS) a connu une hausse remarquable de 33%, générant 60,44 milliards de dirhams, tandis que l’impôt sur le revenu (IR) a enregistré une augmentation de 18,3% pour s’établir à 47 milliards. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui demeure la première source de recettes fiscales, s’est appréciée de 10,1% à 72 milliards de dirhams, portée notamment par la composante intérieure qui a bondi de 14%.

Les recettes non fiscales ont également contribué à cette embellie, avec une progression de 31% à 36 milliards de dirhams. Cette amélioration est attribuée à l’augmentation des revenus issus des monopoles et des participations de l’État, en particulier ceux de Bank Al-Maghrib, qui ont plus que doublé (+134%) pour atteindre 4 milliards de dirhams contre 2,6 milliard l’année précédente. Au total, les produits des monopoles ont généré 11,79 milliards de dirhams, en hausse de 41%.

En face, les charges ordinaires se sont inscrites dans une tendance haussière similaire, enregistrant une augmentation de 16,5% pour atteindre 252 milliards de dirhams à fin août. Cette évolution est principalement due à la hausse des dépenses de biens et services, qui ont grimpé de 18,5% à 200 milliards de dirhams. Les intérêts de la dette ne sont pas en reste, avec une progression de 9,3% à 33 milliards de dirhams, illustrant la pression croissante liée au service de la dette.

Les dépenses d’investissement ont, elles aussi, poursuivi leur dynamique ascendante. Elles se sont élevées à 72 milliards de dirhams, contre 67 milliards à la même période en 2024, soit une augmentation de 7,3%. Une hausse qui reflète les efforts soutenus en matière d’infrastructures, dans un contexte marqué par la préparation des grandes échéances sportives et la volonté de soutenir la relance économique.

Conséquence directe de ce déséquilibre croissant entre recettes et dépenses, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 75 milliards de dirhams à fin août, contre 45 milliards un an auparavant. Pour y faire face, le recours au financement intérieur a été privilégié à hauteur de 50 milliards de dirhams, complété par 25 milliards levés sur les marchés extérieurs. Une stratégie qui tranche avec l’excédent de 5 milliards observé sur le volet extérieur à la même période l’année dernière.
Copyright Groupe le Matin © 2025