Moncef Ben Hayoun
14 Avril 2025
À 16:42
Le
Maroc, pays à faibles émissions de
gaz à effet de serre (GES), mais fortement exposé aux impacts du
changement climatique, poursuit ses efforts en faveur d’un développement résilient et bas
carbone.
Dans ce cadre, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable travaille, avec l’appui du
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à la conception d’un système intégré de transparence climatique, qui permettra de structurer et renforcer durablement le dispositif national de suivi et de reporting climatique.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 13 de l’
Accord de Paris, qui prévoit un «cadre de transparence renforcé» destiné à suivre les progrès accomplis par les pays dans leurs efforts d’atténuation, d’adaptation et de financement.
Depuis plusieurs années, le Maroc a montré l’exemple en matière de reporting climatique, à travers la publication régulière de ses Communications nationales et Rapports biennaux actualisés. Le nouveau système viendra consolider ces acquis.
Une plateforme nationale déjà en place
Le Maroc dispose déjà d’une plateforme de transparence nationale à destination des parties prenantes nationales sur le changement climatique. Il s’agit d’un outil de travail qui accompagne les travaux sur les inventaires de GES, la mise en place des Contributions déterminées au niveau national (CDN), et l’aide au suivi des actions et des supports. Cette plateforme est structurée en trois modules : le suivi «des émissions de GES, des actions entreprises, et du support apporté». Ce dispositif constitue la base technique du futur Système national intégré de la transparence climatique (SNI-TC).
Le nouveau système permettra de collecter, traiter et rapporter de manière rigoureuse et systématique les données relatives aux émissions de GES, aux efforts d’atténuation, aux mesures d’adaptation, aux flux de financement climatique, y compris les informations relatives aux registres nationaux des marchés carbone. Il intégrera également des articulations avec les niveaux sectoriels et régionaux.
Une architecture fonctionnelle complète
À cet effet, le ministère en partenariat avec le PNUD s’apprête à recruter un expert pour l’accompagner dans la conception de l’architecture de ce système, en y intégrant les différentes composantes, tout en l’alignant sur les exigences de l’Accord de Paris et les standards internationaux.
La conception du SNI-TC s’articulera autour de plusieurs étapes clés et interdépendantes. Elle commencera par un diagnostic de l’existant, qui consistera à cartographier les dispositifs actuels de collecte, de gestion et de reporting des données climatiques au Maroc, tout en s’appuyant sur un benchmark international. Suivra une analyse approfondie des besoins, afin d’identifier les exigences techniques, réglementaires et les indicateurs nécessaires pour garantir le bon fonctionnement du futur système. Cette base permettra ensuite de définir l’architecture fonctionnelle et technique du SNI-TC, en précisant les spécifications du système, les outils informatiques à mobiliser et en soumettant l’ensemble à une validation à travers un atelier national. Un cadre de gouvernance sera également élaboré pour structurer les mécanismes de coordination et préciser les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes impliquées. Enfin, une feuille de route viendra planifier les étapes de déploiement du système à court, moyen et long terme, tout en estimant les ressources humaines, techniques et financières requises pour sa mise en œuvre.
Un chantier stratégique pour la diplomatie climatique marocaine
À noter que l’appui du PNUD s’inscrit dans le cadre de son initiative «Promesse Climat», qui accompagne plus de 120 pays dans la mise en œuvre de leurs CDN, en mettant notamment l’accent sur la gouvernance, la transparence et le financement des politiques climatiques.
En consolidant ses capacités de transparence, le Maroc renforce non seulement sa crédibilité sur la scène climatique internationale, mais se dote aussi d’un outil stratégique pour piloter et améliorer ses politiques publiques face aux enjeux climatiques. À travers ce projet, confirme sa volonté d’ancrer durablement la transition écologique dans la gouvernance de l’action publique.