Moncef Ben Hayoun
08 Octobre 2023
À 13:33
La
Banque mondiale vient de publier son
Bulletin d’information économique de la région
Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en 2023. Elle table sur l’accélération de la
croissance au Maroc à 2,8% cette année 2023, contre 1,3% en 2022. Le Royaume fera ainsi mieux que la moyenne de la
région MENA dont la croissance devrait dégringoler à 1,9% en 2023, contre 6% en 2022, en raison des réductions de la production pétrolière dans un contexte d’atonie des prix du pétrole, du durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale et de l’inflation galopante.
«Le
Maroc a été moins touché par les chocs macro-économiques mondiaux que d’autres pays importateurs de pétrole de la région, car ses termes de l’échange se sont beaucoup plus améliorés à la faveur de la baisse des prix du pétrole en 2023 par rapport à 2022, tandis ses coûts d’emprunt ont enregistré une plus faible augmentation», estiment les experts de l’Institution de Bretton Woods. À noter que les termes de l’échange désignent le rapport entre les prix à l’exportation et ceux à l’importation.
Au moment de la rédaction de ce nouveau rapport, la
Banque mondiale n’avait pas encore réalisé une évaluation complète de l’impact du
séisme qui a frappé le
Maroc le 8 septembre 2023.«Les économistes de la Banque prévoient que le séisme aura un
impact macro-économique modéré, car les premières informations semblent indiquer que les perturbations potentielles, du tourisme par exemple, seront temporaires», est-il souligné.
Toutefois, précise la
Banque mondiale, les données empiriques sur les effets des catastrophes dans les pays en développement laissent penser à un ralentissement de la croissance au début et à une augmentation de l’endettement à moyen terme pour financer la
reconstruction. La
croissance du
PIB a tendance à rebondir rapidement après un événement.
Selon une étude sur les pays en développement où les dommages ont dépassé 1% du PIB, au cours de l’année de la catastrophe, la
croissance du PIB dans les économies touchées est inférieure d’environ 1,3 point de pourcentage à celle des économies non touchées. La croissance du PIB a toutefois tendance à rebondir dans les trois années suivant l’événement, avec une hausse de 0,9 point de pourcentage la première année, de 0,8 point de pourcentage la deuxième année et d’environ 0,5 point de pourcentage la troisième année. Cependant, la
dette publique a tendance à s’accumuler après une catastrophe, vraisemblablement pour financer la reconstruction. «Ces résultats pourraient donner une idée des conséquences macro-économiques potentielles du
tremblement de terre au Maroc et des inondations en Libye, même si les régularités empiriques compilées par Fan et al. (2023) s’appliquent aux catastrophes ayant causé des dommages importants (supérieurs à 1% du PIB) et l’évaluation de l’impact au Maroc et en Libye n’était pas terminée au moment de la rédaction du présent rapport», précise la
Banque mondiale.
En attendant, l’Institution de
Bretton Woods prévoit une croissance de 3,1% pour le Maroc en 2024. L’
inflation dans le pays devra, elle, atteindre 6,2% cette année avant de chuter à 3,8% l’année prochaine.