Rochdi Mokhliss
02 Février 2025
À 17:05
Le
ministère de l'Industrie et du commerce, la
Bourse de Casablanca et la
Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) ont organisé ce vendredi une conférence sur le thème «Marché boursier et secteur agroalimentaire marocains : un avenir de croissance et d’expansion». Cet événement a réuni des acteurs clés du secteur économique et financier pour discuter du rôle de la Bourse dans le
développement des entreprises agroalimentaires et industrielles marocaines.
L'agroalimentaire pour booster l'emploi
Dans son allocution,
Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, a mis en avant le potentiel de la
Bourse en tant qu’outil de financement. Il a cité des exemples d’entreprises ayant démarré avec 22 millions de dirhams avant d’atteindre, dix ans après leur introduction en Bourse, une valorisation de 100 millions de dirhams, puis un milliard de dirhams après une décennie supplémentaire. «Il est urgent de multiplier rapidement la capacité à créer des
emplois, avec le slogan x2 en emploi le plus vite possible», a insisté le ministre, soulignant que le secteur agroalimentaire constitue un
levier stratégique pour relever ce défi. Il a également alerté sur l’enjeu de l’emploi des jeunes, rappelant que le nombre de nouveaux
demandeurs d’emploi dépasse chaque année la capacité du marché à les absorber.
Un secteur clé pour le développement économique
De son côté,
Nezha Hayat, présidente de
l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a rappelé l’importance du secteur agroalimentaire pour l’économie nationale. Elle a souligné son poids dans le
PIB et les exportations, ainsi que son rôle dans la
sécurité alimentaire du Royaume. «Le marché des capitaux offre un large éventail de solutions efficaces pour mobiliser les
PME individuelles et institutionnelles», a-t-elle déclaré, appelant les entreprises du secteur à tirer parti des
opportunités offertes par la Bourse pour financer leur croissance.
Nezha Hayat a également insisté sur la nécessité de créer un environnement de confiance entre les acteurs du marché financier, soulignant que les accords de partenariat signés lors de cette conférence permettront aux entreprises industrielles et agroalimentaires de mieux comprendre les mécanismes de financement boursier et leurs implications.
Pour sa part,
Chakib Alj, président de la
Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a relevé que le secteur agroalimentaire représente 25% du PIB industriel et regroupe 2.000 entreprises. Contrairement à l’industrie automobile, dominée par les multinationales, ce secteur est constitué d’entreprises locales bien ancrées. Pourtant, la Bourse de Casablanca ne compte actuellement que moins de 80 entreprises cotées, avec une faible
présence des PME. «Je suis convaincu que les sociétés de mon groupe doivent également s'introduire en Bourse», a-t-il affirmé, annonçant ainsi son intention d’engager l’une de ses entreprises dans cette démarche.
Deux protocoles pour dynamiser le financement boursier
L’événement a été marqué par la signature de deux accords visant à encourager le
financement des entreprises industrielles marocaines par le
marché boursier. Le premier protocole, signé par Ryad Mezzour, Chakib Alj, Nezha Hayat et Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a pour objectif d’inciter les acteurs économiques du secteur industriel à exploiter les opportunités de financement offertes par la Bourse. Le second protocole a été conclu entre
Tarik Senhaji,
Abdelmounim El Eulj, président de la Fenagri, et
Hassan Sentissi El Idrissi, président de la
Fédération nationale des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche au Maroc (FENIP). Il vise à accompagner les entreprises agroalimentaires et halieutiques dans leur accès aux instruments financiers du marché boursier.
Lors de la matinée, des dirigeants d’entreprises cotées, telles que
Mutandis,
Cosumar,
Dari Couspate et
Cartier Saada, ont partagé leur expérience de l’introduction en Bourse et les bénéfices qu’elles en ont tirés en termes de financement et de croissance.