23 Octobre 2025 À 17:35
L’État est déterminé à faire du partenariat public-privé (PPP) un véritable catalyseur pour le développement de ses infrastructures stratégiques. En attendant le déploiement du Programme national pluriannuel dédié, l’Exécutif Akhannouch mène actuellement les études préalables à la réalisation de plusieurs projets selon cette formule. Il s’agit notamment du projet d’irrigation dans la zone de Sidi Rahal à partir de la station de dessalement de Casablanca. Cette opération devrait permettre l’irrigation d’un périmètre agricole de 8.000 hectares dans la région.
Dans le secteur énergétique, les études préalables sont en cours de réalisation pour le projet de gazoduc inscrit dans le cadre du programme d’infrastructure du gaz naturel liquéfié. Ce gazoduc reliera le terminal gazier du port de Nador West Med aux bassins de la demande au niveau de Kénitra et de Mohammedia.
Notons, par ailleurs, que les études préalables ont déjà été achevées pour deux mégaprojets tout aussi stratégiques.
Le premier porte sur le dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation dans la région de Guelmim-Oued Noun. Piloté par le département de l’Agriculture, ce projet devra mobiliser un investissement de 2,03 milliards de dirhams et permettra de produire 47 millions de m³ d’eau par an, dont 37 millions pour l’irrigation et 10 millions pour l’eau potable. Le projet alimentera un réseau d’irrigation couvrant un périmètre de 5.040 hectares.
Le partenaire privé potentiel assurera l’exploitation du projet dans le cadre d’un contrat d’une durée de 30 ans. La phase de construction est estimée à trois ans. Le projet est actuellement au stade de mutualisation avec la station de dessalement de Tan-Tan avant le lancement de l’appel d’offres pour le périmètre irrigué en PPP.
Le second projet, dont la phase d’évaluation préalable est achevée, concerne l’irrigation de 30.000 hectares dans la région du Gharb. Il mobilisera un investissement de près de 3 milliards de dirhams, sur la base d’un contrat de 30 ans et d’une durée de construction de deux ans. Les préparatifs portent actuellement sur la finalisation du dossier d’appel à la concurrence et sur la négociation de l’accord de prêt avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
En outre, plusieurs projets de partenariat public-privé sont actuellement en cours de réalisation. Il s’agit notamment de celui du dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation dans la zone de Dakhla, conduit par le département de l’Agriculture. Ce projet mobilise un investissement total de 2,5 milliards de dirhams, dont 2,16 milliards destinés à la composante Dessalement et au Parc éolien, et 338 millions pour le réseau d’irrigation. Il offrira une capacité de production annuelle de 37 millions de m³, répartie entre 30 millions pour l’irrigation et 7 millions pour l’eau potable de la ville de Dakhla et de ses environs.
Le projet couvre une superficie irriguée de 5.000 hectares et comprend un parc éolien de 40 mégawatts (MW), extensible à 60 MW. Sa durée de contrat est de 22 ans, avec deux ans de travaux dont le démarrage est intervenu en 2022, pour une livraison prévue à la fin de l’année en cours.
Le second projet en cours de réalisation, mené par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), est celui de la station de dessalement de l’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat. Son coût d’investissement s’élève à 6,5 milliards de dirhams pour une production totale de 300 millions de m³ d’eau par an, dont 200 millions prévus pour la première phase. Celle-ci permettra de fournir 50 millions de m³ pour l’irrigation et 250 millions pour l’eau potable. Le contrat de partenariat s’étend sur 30 ans, la construction de la première phase devant durer 34 mois. Les travaux ont démarré en juin 2024.
Dans le domaine de la gestion déléguée des services publics, trois grandes opérations sont à l’étude: un projet de contrôle et de suivi des prélèvements de l’eau de la nappe de Chtouka, la gestion déléguée du monopole de la commercialisation de l’alcool éthylique entre l’État, représenté par le département chargé de l’Industrie, et la société Ethanol SA, ainsi que la gestion et la maintenance du réseau d’irrigation à l’aval du barrage de Kaddoussa.
Rappelons qu’une assistance technique est en cours de mobilisation avec l’appui de la Banque africaine de développement afin de soutenir l’opérationnalisation de la Commission nationale des PPP (CNPPP). En perspective de la tenue de sa première réunion, les démarches nécessaires pour doter cette commission des outils techniques et stratégiques lui permettant d’exercer efficacement ses missions portent sur l’élaboration des orientations générales et de la stratégie nationale des PPP, la mise en place d’outils opérationnels tels que la plateforme numérique de recensement et de suivi des projets, la définition des seuils d’investissement, l’élaboration des modalités d’évaluation et la diffusion d’un programme de formation dédié.
En 2024, l’Exécutif avait initié une série de concertations avec une dizaine de départements ministériels, ainsi qu’avec les établissements et entreprises publics sous leur tutelle. Ces réunions ont permis d’identifier plus de 60 projets potentiels, représentant un investissement total de plus de 50 milliards de dirhams, couvrant des secteurs stratégiques tels que l’eau, l’énergie, le transport, l’agriculture, la santé, l’enseignement supérieur, l’urbanisme et les industries.