Économie

PLF 2026 : Les dépenses de compensation reculent de 16%

Le gouvernement poursuit sa stratégie de rationalisation des subventions publiques. Selon le rapport sur la compensation accompagnant le Projet de Loi de Finances 2026, les dépenses de compensation devraient reculer de 16%, pour s’établir à 13,77 milliards de dirhams, contre 16,54 milliards programmés en 2025. Malgré cette baisse, l’État continuera de soutenir les prix du gaz butane, du sucre et de la farine nationale du blé tendre, afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages et la stabilité des prix sur le marché intérieur.

23 Octobre 2025 À 14:00

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Cette évolution s’explique par la diminution progressive des charges liées au soutien du gaz butane. Entre janvier et août 2025, la subvention mensuelle accordée à la bonbonne de 12 kg a suivi une tendance nettement baissière, passant de 64 dirhams en janvier à 42 dirhams en juillet, avec un pic à 70 dirhams en février. En moyenne, elle s’est fixée à 53,47 dirhams, soit une baisse de près de 14% par rapport à la même période de 2024, où elle atteignait 62,2 dirhams. Cette réduction est liée à la détente des cours internationaux du gaz, au repli du taux de change et à la réforme entamée en mai 2024, qui a abaissé de 10 dirhams la subvention de la bonbonne de 12 kg.



La consommation nationale de gaz butane a atteint l’équivalent de 154,85 millions de bonbonnes de 12 kg sur les huit premiers mois de 2025. Les pics ont été enregistrés en janvier, avril et mai, avec plus de 20 millions d’unités consommées, tandis qu’août a marqué le niveau le plus bas, à 17,57 millions. En parallèle, la charge globale de compensation a reculé de manière continue, passant de 1,35 milliard de dirhams en janvier à 808 millions en juin, avant une légère reprise à 816 millions en août. En moyenne, elle s’est établie à 1,07 milliard de dirhams par mois, contre 1,31 milliard un an plus tôt, soit une baisse de 18%. Cette évolution s’explique par la réduction du soutien unitaire et la contraction de la demande.

Près de 2,7 milliards de dirhams de subvention pour le sucre à fin juin 2025

La tendance est similaire pour le sucre, dont la charge de compensation s’est stabilisée malgré la volatilité des cours mondiaux. Entre janvier et juin 2025, elle a fluctué entre 352 millions de dirhams en avril et 417 millions en mai, pour un total de 2,29 milliards sur la période, proche du niveau enregistré en 2024 (2,3 milliards). Les volumes consommés ont atteint 633.000 tonnes, légèrement en baisse par rapport à l’année précédente.

Sur le plan des importations, la charge de restitution liée au sucre brut a enregistré une forte contraction. Elle s’est limitée à 356 millions de dirhams sur la période janvier-août 2025, contre 1,35 milliard un an auparavant, soit une baisse de 74%. Après un pic à 1.519 dirhams la tonne en février, la subvention unitaire a chuté à 550 dirhams en mai, avant de disparaître totalement à partir de juin. La stabilisation des prix internationaux du sucre brut a permis à la Caisse de Compensation de bénéficier de restitutions plutôt que d’avoir à verser des subventions.

Le soutien à l’importation du blé tendre en baisse de 65% à fin août 2025

La farine nationale du blé tendre continue, pour sa part, de bénéficier d’un soutien budgétaire. La charge associée au contingent de 6,26 millions de quintaux s’est élevée à 880 millions de dirhams entre janvier et août 2025. Ce montant intègre également les frais de stockage et les actions de valorisation de la production locale.

Face au déficit de production nationale provoqué par la sécheresse, l’État a maintenu en 2025 un système de subvention à l’importation du blé tendre, en plus de la suspension des droits de douane. Ce dispositif vise à garantir un approvisionnement régulier du marché et à stabiliser le prix du pain à 1,20 dirham. La prime forfaitaire à l’importation a néanmoins reculé de moitié, passant en moyenne de 13,17 dirhams par quintal en 2024 à 6,33 dirhams en 2025. En conséquence, le soutien total à l’importation du blé tendre s’est limité à 257 millions de dirhams à fin août 2025, contre 730 millions sur la même période un an plus tôt, soit une baisse de 65%.
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