Moncef Ben Hayoun
30 Avril 2025
À 16:03
Après un financement de 220 millions d’euros, la
Banque africaine de développement, et à la demande du
gouvernement, a approuvé une
assistance technique pour le programme d’amélioration de la
compétitivité territoriale au
Maroc. Il s’agit d’un programme stratégique d’appui à l’
industrialisation du pays visant à attirer des
investisseurs et créer des emplois au niveau régional, soutenant ainsi la mise en œuvre effective de la déclinaison régionale du
Plan d’accélération industrielle.
Un programme stratégique restructuré
Initialement prévu sur la période 2019-2021, le programme avait vu sa mise en œuvre retardée par la
pandémie de
Covid-19. Ce retard et le changement de contexte ont rendu obsolètes les résultats planifiés initialement, ce qui a conduit la
BAD et le
gouvernement marocain à s’accorder sur une restructuration du programme, finalisée en décembre 2023. En avril 2024, le
Conseil d’administration de la banque a approuvé cette restructuration et en juillet 2024 la BAD et le
Maroc ont signé l’accord de prêt pour le financement de ce programme, dont l’agence d’exécution est le ministère de l’Industrie et du commerce, via une
Unité de gestion (UGP).
Le programme, qui est financé à travers le mécanisme «prêt axé sur les résultats», s’articule autour de deux composantes principales :
- L’amélioration des incitations et de l’environnement local des investissements
- L’appui à la compétitivité du tissu industriel régional.
Parmi les résultats attendus en 2025 : la hausse du nombre d’
emplois industriels à 140.000, l’augmentation des
investissements privés (au titre des conventions signées en
Commission nationale des investissements) à 40 milliards de dirhams et la signature de nouvelles conventions pour le développement d’
infrastructures industrielles. S’ajoute l’atteinte de 150 nouveaux bénéficiaires du
programme «
Istitmar» mis en place dans le cadre du
Plan d’accélération industrielle.
Une assistance technique ciblée
Pour accompagner la relance du programme, le
gouvernement marocain a sollicité une
assistance technique auprès de la
BAD, qui a approuvé un don d’environ 122.600 euros sur les ressources du
Fonds d’assistance technique pour les pays à revenu intermédiaire. Le financement total, incluant une contribution de l’
État marocain, s’élève à environ 144.679 euros.
Cette assistance vise à renforcer l’efficacité administrative, financière, environnementale et sociale du programme. Elle repose sur deux volets clés. Le premier vise l’élaboration d’un manuel des opérations du programme pour structurer l’exécution d’une manière efficace conformément aux standards de la Banque et aux règles nationales. Le second volet porte, lui, sur le renforcement des capacités environnementales et sociales de l’UGP du ministère de l’Industrie, par des
formations et un
audit annuel indépendant.
Un projet aligné avec les priorités nationales
Cette assistance technique est parfaitement alignée avec les priorités du programme d’investissement du
gouvernement en matière d’
infrastructure industrielle, d’attraction de l’investissement, de renforcement de la
compétitivité industrielle et de
création d’emploi, telles que définies dans l’axe 1 du nouveau modèle de développement. Celui-ci vise en effet la promotion d’une économie productive et diversifiée créatrice de valeur et d’emploi de qualité à travers, notamment, l’appui à l’
entrepreneuriat, le soutien à l’investissement dans les secteurs porteurs et d’avenir et vers la montée en gamme du système productif.
Le projet est également en ligne avec le nouveau
partenariat BAD-Maroc pour la période 2024-2029, particulièrement le premier pilier «Renforcer la croissance inclusive par le développement des compétences, l’
employabilité et l’
entrepreneuriat».
À noter que l’assistance technique s’étalera sur 18 mois. En renforçant les fondations techniques et institutionnelles du programme, cette assistance vise à maximiser l’impact du programme sur les territoires, en stimulant l’investissement productif et en structurant une offre industrielle compétitive à l’échelle locale.