LE MATIN
02 Avril 2025
À 11:45
Alors que la planète s’engage résolument vers une
économie bas carbone, la course aux
minéraux stratégiques s’intensifie. Dans sa dernière publication, le magazine
Daily Galaxy dévoile une carte inédite des ressources minières critiques dans le monde. Et le Maroc y figure en bonne place. "La carte met en évidence les emplacements clés, notamment la Chine, qui domine la production mondiale avec 44 millions de tonnes de réserves.
L’Afrique, en particulier le Maroc et l’Afrique du Sud, où les riches gisements de zinc, de lithium et de cobalt ont fait de la région un fournisseur essentiel de batteries et d’énergie renouvelable", indique le site.
Le Royaume dispose depuis longtemps d’un potentiel minier considérable. Mais ce sont aujourd’hui les métaux stratégiques et rares, devenus indispensables à la fabrication des batteries, des technologies vertes ou encore de l’armement de pointe, qui attirent l’attention.
Cobalt, cuivre et argent : les pépites du sous-sol marocain
Parmi les métaux stratégiques identifiés au Maroc figure le cobalt, extrait notamment de la
mine de Bou-Azzer, près de
Ouarzazate, l’un des seuls sites de production primaire au monde. Ce métal est au cœur de l’
industrie des batteries pour
véhicules électriques.
Le
cuivre et l’
argent, présents dans plusieurs gisements du sud et du centre du pays, complètent cette cartographie stratégique. Le groupe
Managem, acteur central du secteur minier marocain, développe activement l’exploitation de ces ressources dans une perspective de valorisation locale.
Phosphates : une suprématie mondiale confirmée
Avec plus de 70 % des réserves mondiales, le Maroc est leader planétaire incontesté des
phosphates. Ces ressources sont exploitées principalement par le Groupe
OCP, géant mondial de la production d’
engrais. La carte du Daily Galaxy rappelle l’importance géoéconomique du Royaume dans ce secteur crucial pour la
sécurité alimentaire mondiale.
Terres rares : un potentiel émergent
Si leur exploitation reste encore marginale, les terres rares (
néodyme, lanthane, dysprosium...) présentes notamment dans les zones du massif d’
Ouled Dlim et autour du
mont Tropic, situé au large des côtes du Sahara marocain, offrent au Maroc une nouvelle frontière minière.
L’exploitation de ces éléments, indispensables à
l’éolien, aux
smartphones ou aux
moteurs électriques, nécessite toutefois des investissements lourds en recherche, en infrastructures et en partenariats technologiques.
Face à ces perspectives prometteuses, le défi reste la durabilité. L’extraction de métaux rares est souvent polluante et énergivore. Le Maroc s’efforce de moderniser sa stratégie minière à travers le Plan National de Géologie 2021-2030, tout en adoptant des standards environnementaux et sociaux.
Le gouvernement mise également sur l’attractivité des
investissements étrangers, notamment européens et chinois, intéressés par une sécurisation de leur chaîne d’approvisionnement.