Économie

Semences : La Sonacos envisage la révision de son business model

Le spécialiste national de la production et de la commercialisation des semences certifiées, la Sonacos, se penche enfin sur la refonte substantielle de son modèle économique. Ce projet stratégique n’est pas un choix ordinaire, mais plutôt une urgence dictée par les mille et une contraintes aussi bien conjoncturelles que structurelles qui mettent à rude épreuve l’actuel business model de l’entreprise. Le fait est que la Sonacos, créée en 1975, subit aujourd’hui de plus en plus de pressions du fait de la volatilité du marché semencier et son exposition aux risques exogènes et de sa relation non suffisamment encadrée avec son actionnaire à savoir l’État. Une nouvelle stratégie de développement de l’opérateur semencier national sera ainsi concoctée et formalisée dans un contrat-programme à signer avec l’État pour la période 2026-2030.

15 Juin 2025 À 09:33

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Il était temps. La Société nationale de commercialisation des semences (Sonacos) cherche à enclencher son repositionnement stratégique. Le spécialiste public des semences certifiées devra commanditer prochainement une étude de diagnostic et de positionnement de ses activités en vue de changer son modèle économique qui fait aujourd’hui face à de multiples défis structurels et conjoncturels.

Il s’agit notamment de la volatilité du marché semencier et son exposition aux risques exogènes, l’encadrement insuffisant des relations entre l’État actionnaire et la Sonacos qui nécessite une clarification des engagements mutuels en plus de la nécessité d’un repositionnement stratégique de l’activité de l’entreprise pour assurer sa pérennité et sa compétitivité. La Sonacos fait, également, les frais de contraintes financières avec un besoin accru d’optimisation de ses coûts. Si l’entreprise veut revoir substantiellement son modèle économique c’est que l’État envisager de formaliser ses relations avec la Sonacos en établissant clairement les engagements et les responsabilités de chaque partie prenante, notamment par rapport à la mission de service public ou d’intérêt général, qui peuvent exposer la société à des risques supplémentaires, d’ordre financier, opérationnel ou économique, induits par les besoins de régulation et/ou d’approvisionnement étendu du marché et de renforcement de stock.

Cette clarification permettra d’aligner les priorités stratégiques de l’État sur les objectifs de durabilité et le développement du secteur semencier national. «La Sonacos se doit ainsi d’adapter son positionnement institutionnel et stratégique afin d’assurer la pérennité de son modèle économique, de clarifier ses missions et responsabilités et de garantir une gestion plus efficace des ressources», précise l’opérateur semencier. L’étude à laquelle la Sonacos réserve un budget de 1,2 million de dirhams viendra apporter un éclairage stratégique et institutionnel structurant sur le devenir de la société à travers un diagnostic approfondi de son positionnement et l’élaboration sur cette base d’une vision stratégique à l’horizon 2030 permettant d’orienter ses choix de développement. La consultation définira également un plan stratégique de développement et un cadre institutionnel clair pour les interactions de la Sonacos avec l’État. Le tout assorti d’un plan à moyen terme et d’un business plan détaillant les leviers d’optimisation et de financement. Cette nouvelle stratégie et son plan d’action opérationnel devront restructurer les projets et opérations et définir les indicateurs d’activité.

Ensemble, ces éléments seront formalisés dans un contrat-programme à signer entre l’État et l’entreprise, pour fixer les droits et les engagements des parties prenantes. Ce cadre contractuel couvrira la période 2026-2030. Créée en 1975, la Sonacos a le statut de société anonyme, placée sous la tutelle du département de l’Agriculture. Son activité principale est la commercialisation des semences de céréales, de pomme de terre et de betterave. L’opérateur public intervient également dans d’autres secteurs comme les engrais et les produits phytosanitaires, et ce dans le cadre de la diversification de ses activités. La société, qui a engrangé 608 millions de dirhams de chiffre d’affaires en 2024, dispose de 14 centres régionaux à travers le Royaume et 350 points de vente publics et privés à l’échelle nationale.
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