Saloua Islah
20 Juin 2025
À 12:25
Électrification, location longue durée, connectivité ou encore politique RSE : les priorités de
mobilité en entreprise évoluent doucement, mais sûrement. C’est ce que révèle le
Baromètre 2025 des Flottes et de la Mobilité, mené auprès de 8.061 décideurs d’entreprise dans 28 pays, dont 256 au
Maroc.
Premier constat de l'étude menée par
Arval Mobility Observatory, en partenariat avec
Ipsos : les
entreprises marocaines restent globalement confiantes dans l’évolution de leur flotte.
91% anticipent sa stabilité ou sa croissance dans les trois prochaines années, malgré un contexte international tendu. Cette dynamique est largement portée par la croissance des activités économiques. Par ailleurs, le recours aux
véhicules d’occasion s’impose comme une spécificité locale :
67% des gestionnaires y recourent déjà pour des usages internes.
Du côté du financement, la
Location Longue Durée (LLD) reste minoritaire, elle représente le mode principal pour seulement
16% des répondants, mais son potentiel est en forte progression : 44% envisagent de l’adopter ou de la renforcer d’ici 2028.
Sur
l’électrification, la progression reste mesurée. Si
54% des entreprises marocaines ont intégré ou comptent intégrer des
véhicules électrifiés, l’adoption réelle plafonne à
20%. Les intentions à trois ans sont également en recul (34 %, soit -15 points par rapport à 2024), principalement en raison du manque d’
infrastructures de recharge, cité par 62% des répondants. Pourtant, la majorité (84%) affirme avoir mis en place ou envisager une stratégie de recharge.
Côté
connectivité, l’écart entre équipement et usage reste important : 49% des entreprises disposent d’
outils télématiques, mais seulement 10% en exploitent réellement les données. Un potentiel encore sous-utilisé, même si 60% des acteurs concernés souhaitent progresser dans ce domaine.
La
mobilité des salariés s’impose aussi comme un axe stratégique. Près de la moitié des entreprises (45%) ont instauré ou envisagent d’instaurer un budget mobilité. Les motivations sont d’abord liées aux
engagements RSE (jusqu’à 39 %), mais aussi aux
incitations fiscales.Quant à
la
décarbonation, elle reste encore timide : seuls 11% des répondants ont formalisé des objectifs précis. Toutefois, 27% déclarent travailler actuellement sur une stratégie en ce sens. Parmi les freins majeurs à la transition : la maîtrise du coût total de possession (34%), les politiques publiques restrictives (31%) et le virage vers l’électrique (29%).
Malgré ces défis, l’édition 2025 du baromètre reflète une transformation en marche, où
les
entreprises marocaines avancent avec méthode, adaptant progressivement leurs pratiques aux nouvelles exigences économiques, technologiques et environnementales.