STEP Ifahsa : l’ONEE consulte le marché avant de lancer les appels d’offres

La Branche Électricité de l’ONEE, en collaboration avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, a lancé une consultation préliminaire pour le projet de construction de la Station de transfert d’énergie par pompage (STEP) «Ifahsa». Cette démarche, qui précède le lancement officiel des appels d’offres, vise à présenter ce chantier ambitieux et à recueillir l’avis des acteurs économiques potentiels pour mieux structurer et optimiser le projet.

D’une puissance installée de 300 MW, le projet STEP Ifahsa s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de transition énergétique et de développement des énergies renouvelables du Royaume. Cette infrastructure majeure fait partie d’un programme visant à renforcer considérablement la capacité de stockage d’énergie électrique par pompage du pays, permettant ainsi l’intégration accrue d’énergies renouvelables intermittentes, notamment l’éolien et le solaire, dans le mix énergétique national.

Le site retenu pour ce projet se trouve à environ 14 kilomètres de la ville de Chefchaouen, sur la rive droite de Oued Laou, et à environ 3 kilomètres en aval de l’usine hydroélectrique existante de Laou-Talembote.

Le projet bénéficie du soutien financier de deux institutions internationales de premier plan : la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, témoignant de l’importance stratégique de cette infrastructure pour le développement énergétique du Maroc.

Quatre contrats majeurs envisagés

L’approche retenue pour la mise en œuvre du projet prévoit le lancement de quatre appels d’offres distincts. Le premier concernera les travaux de construction du projet, incluant les études d’exécution, les travaux, la fourniture, l’installation et la mise en service de l’ensemble de l’infrastructure. Le deuxième appel d’offres portera sur la réalisation d’une ligne de raccordement de 400 kV d’environ 60 kilomètres pour connecter le projet au réseau électrique national.

Parallèlement, deux appels à propositions seront lancés : l’un pour le recrutement de consultants chargés de la supervision des travaux et de l’assistance technique à l’ONEE-BE durant la phase de construction, l’autre pour la sélection d’un expert international indépendant qui sera chargé de la revue de la sécurité des bassins du projet.

La consultation précoce du marché, programmée virtuellement pour le 11 décembre, vise à présenter les objectifs stratégiques et les caractéristiques techniques du projet aux acteurs potentiels du marché. Le but est également d’exposer les approches envisagées pour la passation des principaux marchés, le cadre réglementaire de passation des marchés applicable et les attentes en matière de compétitivité, de transparence et d’efficience. Cette démarche participative a également pour objectif d’évaluer l’intérêt des acteurs du marché, d’identifier les fournisseurs, intégrateurs, développeurs et partenaires techniques susceptibles de participer au projet, et d’optimiser la structuration technique, opérationnelle et contractuelle avant le lancement éventuel des appels d’offres formels.

Cette réunion vise, en outre, à recueillir des retours d’expérience sur les exigences techniques, les approches de marchés et de gestion des risques spécifiques aux contrats prévus, les défis potentiels et les opportunités liées à la mise en œuvre du projet. Enfin, l’événement a permis d’explorer des solutions innovantes, promouvant les valeurs sociales et environnementales dans la réalisation de la STEP.

Selon une note de la Banque mondiale, le projet comprend deux unités réversibles de pompage-turbinage de 150 MW chacune, capables d’absorber 690 GWh d’énergie et de générer environ 550 GWh par an (rendement de 80%). Le coût total du projet est estimé à 450 millions de dollars, cofinancé par la Banque mondiale (210 millions), la Banque africaine de développement (210 millions) et le Fonds pour les technologies propres (30 millions). Le projet permettra l’intégration de jusqu’à 1,5 GW de nouveaux projets d’énergies renouvelables au réseau électrique marocain et contribuera significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en diminuant la dépendance aux centrales thermiques à combustibles fossiles.

Le projet s’inscrit également dans le programme ambitieux de l’ONEE visant à développer 1.000 MW de stockage par pompage d’ici 2030.