L’État stratège se prêtera prochainement à l’exercice de cristalliser sa nouvelle
vision agricole à l’horizon 2050. La formulation de cette stratégie fera l’objet d’une étude d’envergure, qui sera lancée en novembre prochain pour un montant avoisinant les
10 millions de dirhams.Cette consultation portera sur une évaluation à mi-parcours de la stratégie
«Génération Green», avec la définition d’un plan opérationnel visant à accélérer les différents chantiers de cette
feuille de route pour la période restante jusqu’en 2030. Les résultats de cette évaluation serviront ainsi de base à la déclinaison de la future vision agricole du Royaume à l’horizon 2050.
Concrètement, il s’agira d’évaluer
les potentialités en sols et en
ressources en eau disponibles, afin de décliner les scénarios de développement agricole à cet horizon. L’étude s’appuiera sur les données, documents et cartes recueillis auprès des partenaires, notamment les documents de planification de l’eau (rapports du Plan national de l’eau et des Plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau des différents bassins hydrauliques), les rapports du GIEC et autres sources pertinentes.
Elle évaluera l’impact du
changement climatique aux horizons 2035, 2040 et 2050 sur
les conditions hydroclimatiques, les besoins en eau agricole, la production agricole et les ressources hydriques. Les analyses porteront sur les potentialités actuelles en sols et leur évolution future, par région, bassin de production agricole et bassin hydraulique. Ces potentialités seront représentées sur des cartes, à des échelles appropriées, fixées d’un commun accord avec le ministère de l’Agriculture.
L’analyse portera également sur les vocations actuelles des
superficies agricoles utiles et leur évolution future, toujours par région, bassin de production et bassin hydraulique. Une attention particulière sera accordée aux superficies irrigables et à leur évolution future, classées selon leurs vocations.
S’agissant des ressources en eau, l’étude abordera
les ressources hydriques superficielles et
souterraines, affectées et disponibles pour l’irrigation aux horizons 2035, 2040 et 2050, également réparties par région, bassin de production et bassin hydraulique. Elle explorera, en outre, les ressources en eau non conventionnelles mobilisables dans des conditions raisonnables à ces mêmes échéances.
À l’issue de cet exercice, un scénario tendanciel de développement de l’agriculture marocaine, sans soutien ni intervention de l’État, sera formalisé. Ce scénario permettra d’évaluer
les performances agricoles aux horizons
2035, 2040 et 2050, et de les comparer aux besoins en produits agricoles et alimentaires, afin d’identifier les écarts à combler pour garantir l’approvisionnement national.
Pour combler ces écarts, plusieurs hypothèses seront développées, incluant : la réduction des besoins sans compromettre la nutrition (réduction des pertes, changement des habitudes alimentaires), le développement de l’agriculture marocaine et le recours aux importations.
Sur la base des
potentialités évaluées et des
objectifs fixés, deux options de développement agricole seront proposées, en concertation avec
le ministère de l’Agriculture. Ces options pourraient porter, soit sur un développement maximisant la valeur ajoutée et l’autosuffisance en produits agricoles de première nécessité, soit sur un scénario combinant souveraineté alimentaire raisonnable et complémentarité avec l’importation.
Avant de formuler ces options, le prestataire en charge de l’étude devra engager une réflexion sur les objectifs assignés à
l’agriculture marocaine à long terme.