Enseignement

L’UIR célèbre ses 15 ans et dévoile un plan d’expansion ambitieux

Pour célébrer ses 15 ans, l’Université Internationale de Rabat a convié la presse, ce mercredi 26 novembre, dans la capitale administrative pour dresser un bilan approfondi de son parcours depuis 2010 et dévoiler les chantiers qui façonneront sa prochaine étape de développement. Autour du président, des doyens et de plusieurs partenaires institutionnels, la conférence de presse a également été l’occasion de rendre hommage aux six chercheurs de l’établissement, distingués parmi les 2 % les plus influents au monde selon le classement international de Stanford.

27 Novembre 2025 À 09:01

L’Université Internationale de Rabat (UIR) a réuni la presse ce mercredi à l’occasion de son quinzième anniversaire, dévoilant le bilan de ses réalisations cumulées et les orientations qui guideront sa prochaine étape de développement. Son président, Noureddine Mouaddib, est revenu à cette occasion sur la genèse d’un projet qui a pris une ampleur inattendue depuis 2010. Selon lui, cet élan n’aurait jamais été possible sans l’appui institutionnel fondateur. « Sans la pose de la première pierre par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, je ne sais pas si l’université aurait eu l’élan de ces quinze années », a-t-il rappelé.

Une décennie et demie après son lancement, le bilan de l’UIR fait état de 9.521 étudiants en 2025/2026, de plus de 20.000 inscrits depuis son ouverture et de 10.800 lauréats depuis 2013. L’objectif fixé pour 2030, compris entre 10.000 et 11.000 étudiants par an, devrait être atteint dès l’année prochaine au vu des projections présentées. Cette trajectoire s’inscrit dans une philosophie revendiquée depuis les débuts, le président rappelant que « l’une des motivations du projet était d’être un ascenseur social ». Aujourd’hui, 40 % des étudiants bénéficient d’une bourse partielle ou totale, selon les données communiquées.

La présentation a ensuite permis de détailler la structuration académique de l’université, organisée autour de cinq pôles : ingénierie, architecture, management, sciences sociales et sciences de la santé, auxquels s’ajoute une école des études doctorales avec 200 doctorants inscrits en 2025. L’UIR a par ailleurs anticipé plusieurs besoins nationaux en développant des formations innovantes, notamment en aéronautique et en énergies renouvelables, créées avant même l’adoption des stratégies sectorielles. « Nous avons toujours eu un coup d’avance », a souligné le président pour justifier ces orientations.

Dans le prolongement de cette montée en puissance académique, la recherche et l’innovation occupent une place centrale dans le positionnement de l’université, classée depuis 2019 première en Afrique en nombre de dépôts de brevets, avec 694 titres enregistrés. Six de ses enseignants figurent également parmi les 2 % des chercheurs les plus influents au monde selon le classement de Stanford. Pour Noureddine Mouaddib, cet ancrage résulte d’un choix stratégique assumé : « L’innovation est au cœur de notre projet. Elle crée de la valeur et attire les entreprises comme les étudiants ».

Dans cette dynamique, l’UIR renforce aussi son ancrage international et figure désormais dans le Times Higher Education World University Rankings, où elle occupe la deuxième position nationale et intègre le Top 1000 mondial. La Rabat Business School poursuit sa progression et se classe cette année vingtième au monde dans le classement du Financial Times. Cette visibilité accompagne l’ambition de l’université de capter une partie des cinq millions d’étudiants en mobilité à travers le monde. « Le Maroc doit devenir un pôle de l’économie du savoir. Nous voulons entrer dans la Champions League des universités », a expliqué le président.



L’impact économique de l’institution a également été mis en avant, l’UIR affirmant avoir injecté plus de 5,5 milliards de dirhams dans l’économie nationale et créé plus de 1.175 emplois directs et indirects depuis 2010. Son modèle de financement, porté par des institutions publiques telles que la Caisse de Dépôt et de Gestion, la Banque Centrale Populaire et la caisse de retraite RCAR, a également été mis en avant, l’université disant en être fière. « L’UIR a coûté zéro dirham à l’État », a rappelé son président, insistant sur l’autonomie financière de l’établissement.

Parmi les projets structurants, l’université a longuement présenté l’avancement du Centre hospitalier universitaire Rabat-Salé. Doté de 450 lits et d’un investissement de 1,765 milliard de dirhams, le futur CHU desservira un bassin de plus d’un million d’habitants tout en soutenant les activités de la Faculté internationale de médecine et de l’école paramédicale. Certifié HQE niveau Excellent, il devrait accueillir ses premiers patients en 2026.

L’UIR a enfin dévoilé ses perspectives à l’horizon 2040, reposant sur un programme d’expansion nationale prévoyant la création de sept campus à travers le Royaume, notamment à Marrakech, Tanger, Casablanca, Agadir, Oujda et Dakhla. Ces nouvelles implantations porteront la capacité totale à 41.000 étudiants pour un investissement global estimé à 12 milliards de dirhams. Les formations y seront adaptées aux dynamiques régionales, qu’il s’agisse du cinéma et des arts visuels, de l’agronomie, de l’hôtellerie ou des métiers du numérique.

En clôture de la rencontre, le président de l’UIR, Noureddine Mouaddib, a lancé un appel aux établissements marocains pour encourager une dynamique collective. « La compétition n’est pas entre universités marocaines. Elle est internationale et nous devons être visibles et contribuer au rayonnement du Maroc », a-t-il affirmé, rappelant que l’enjeu se joue désormais à l’échelle mondiale.
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