23 Novembre 2022 À 19:36
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Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a présidé, mardi 22 novembre, une réunion de travail consacrée au développement des énergies renouvelables et aux nouvelles perspectives dans ce domaine, a donné Ses Hautes Instructions à l’effet d’élaborer, dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert au Royaume. La feuille de route nationale sur l’hydrogène vert met en avant les potentialités du Maroc tenant notamment à sa situation géographique optimale et ses ressources exceptionnelles en énergies renouvelables et expose le plan d’action de cette feuille de route articulé autour de trois grands axes.
La baisse du prix du kilowattheure renouvelable, ainsi que l’abondance de sites marocains alliant un fort ensoleillement à des vitesses de vent élevées ouvrent une réelle opportunité pour produire de l’hydrogène et ses dérivés sans CO2. Le World Energy Council (Conseil mondial de l’énergie), qui a estimé dans une étude le marché mondial de l’hydrogène vert et de ses dérivés à 20.000 térawatt-heure (TWh) en 2050 (600 TWh en 2030), a identifié, dans le cadre de son étude «Feuille de route Power-to-X», le Maroc comme un des 6 pays avec un fort potentiel de production et d’exportation d’hydrogène et de dérivés verts, indique-t-on dans la feuille de route nationale sur l’hydrogène vert. L’étude «Opportunités économiques du Power-to-X au Maroc» a quant à elle démontré que le Royaume du Maroc pourrait capter jusqu’à 4% de cette demande mondiale en 2030. Une participation au marché mondial qui serait réduite d’environ 1% d’ici 2050 puisque d’autres pays accéléreront le rythme de développement de cette industrie, souligne la même source.
De même, en matière d’exploration de gisements souterrains d’hydrogène naturel, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) est en train d’investiguer le potentiel national dans le domaine. À ce titre, une première étude a permis la mise en évidence de 8 zones d’intérêt, dont 2 zones présentant des suintements de surface d’hydrogène naturel, avec des concentrations significatives. L’ONHYM envisage de cartographier, modéliser, forer et monitorer expérimentalement les sites identifiés. Ceci permettra d’obtenir une meilleure quantification du gisement marocain de l’hydrogène naturel, et préparer éventuellement son exploitation future.
Par ailleurs, outre le développement d’un modèle énergétique favorable à la production de l’hydrogène vert, la proximité avec le continent européen fait du Maroc un partenaire stratégique de premier plan. Plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, ont exprimé leur disposition à consolider leur partenariat énergétique avec le Maroc. «Ceci est un avantage compétitif, surtout qu’il dispose d’infrastructures d’interconnexions énergétiques déjà établies. En effet, le Maroc pourrait s’appuyer sur ses infrastructures gazières et portuaires bien connectées à l’Atlantique et à la Méditerranée pour mettre en place une plateforme logistique d’exportation de l’hydrogène vert et de ses produits vers l’Europe», lit-on dans la feuille de route.
Côté demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés, elle est estimée à 4 TWh en 2030 pour une puissance de 2 GW en sources d’énergie renouvelable, 22 TWh en 2040 pour une puissance de 12 GW et 40 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20 GW. La demande à l’export est quant à elle estimée à 10 TWh en 2030 pour une puissance de 6 GW en sources d’énergie renouvelable, 46 TWh en 2040 pour une puissance de 25 GW et 115 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60 GW. Les revenus annuels indicatifs associés à cette demande pourraient atteindre, dans le scénario optimiste, jusqu’à 22 milliards de dirhams en 2030 et 330 milliards de dirhams en 2050 en valorisant l’hydrogène vert et ses dérivés au prix de leurs alternatives conventionnelles.
En vue de faciliter la mise en œuvre de la feuille de route nationale de l’hydrogène vert afin de satisfaire la demande locale et d’optimiser l’exploitation du potentiel national, notamment à travers des exportations, il y a lieu de s’appuyer sur trois axes stratégiques portant sur les technologies, l’investissement et l’approvisionnement et les marchés et la demande, lesquels axes sont subdivisés en huit points, à savoir :