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Maroc-Espagne : La Roja éjectée, les Lions de Regragui définitivement légendaires

Après 120 minutes de souffrance physique avec un mental de fer, suivis d’une séance dramatique de tirs au but, les Lions de l’Atlas ont décroché leur première apparition historique en quarts de finale de la Coupe du Monde (3-1 aux TAB). Cette génération dorée s’est adjugée une place de choix dans l’histoire du football marocain et les espoirs n’en sont que plus grands.

Ph : Saouri

06 Décembre 2022 À 18:50

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Dramatique, extasiant, légendaire, le match réussi par les Lions de l'Atlas mardi face à l'Espagne restera dans les annales du football marocain. Le Maroc a en effet rejoint le Cameroun, le Ghana et le Sénégal dans le rang des pays africains ayant atteint les quarts de finale d'un Mondial. En présence de l’ensemble de ses titulaires, Walid Regragui n’a pratiquement rien changé à sa stratégie mardi, cédant le ballon à l’adversaire en optant encore pour un bloc défensif bas. L’espagne, elle, a investi la moitié de terrain marocaine dès le coup d’entame, envoyant carrément huit joueurs sur le rectangle marocain. Les “Matadors” se sont heurtés à une muraille défensive imperméable en début de match, eux qui ont monopolisé le ballon sans parvenir à tester Yassine Bounou. A la 11e minute, les Lions de l’Atlas signaient la première occasion franche de la rencontre, avec un coup-franc direct de Hakimi qui a frôlé la transversale.

Au fil des minutes, les coéquipiers de Romain Saïss prenaient confiance et se permettaient des contres menaçants, reposant essentiellement sur la vitesse et la technicité de Boufal, qui s’est amusé sur le couloir gauche face à Marco Llorente. La 25e minute marquait la première tentative espagnole, avec un tir de Gavi sur la transversale puis un autre d’Asensio, contré par Amrabat, mais l’arbitre sifflait le hors-jeu. Après la demi-heure de jeu, les Marocains s’imposaient sur la quasi-totalité des deuxièmes ballons, grâce à une ligne médiane très inspirée au niveau de la récupération. L’un des ballons subtilisés aux espagnols dans leur moitié du terrain menaient ensuite au premier tir cadré du match, signé Nousseir Mazraoui qui a failli débloquer le compteur des 35 mètres. A la 42e minute, Boufal faisait encore parler la poudre en surface adverse et éliminait trois défenseurs d’une feinte, avant de servir Nayef Aguerd qui ratait le cadre de peu sur une reprise de la tête.

La première mi-temps se terminait ainsi exactement selon le scénario prévu par Walid Regragui : une sélection espagnole dominant la possession sans pouvoir concrétiser (0 tirs cadrés) et des Lions de l’Atlas très dangereux en phase de transition offensive et plus proches de l’ouverture du score. 

Le rideau défensif marocain mis à rude épreuve

Après le passage aux vestiaires, la deuxième période démarrait avec le même esprit. La Roja s’octroyait ainsi un premier tir cadré, à la 54e minute, repoussé avec autorité par Yassine Bounou. Juste après l’heure de jeu, Luis Enrique tentait de faire face au manque de solutions offensives en remplaçant Asensio et Gavi par Soler et Morata. Walid Regragui, lui, changeait poste par poste, en envoyant un joueur qui connaît fort bien ses adversaires pour avoir été formé à la “Masia” : Abdessamad Ezzelzouli (à la place de Boufal). Les Ibériques poussaient davantage leur pressing offensif après les changements, mais la machine défensive marocaine se montrait encore intraitable. Sofyan Amrabat excellait encore en cette seconde période, avec un volume de jeu surprenant et des interventions aussi musclées que justes. A dix minutes du terme du temps réglementaire, Walid Regragui envoyait Abdelhamid Sabiri, Yahya Attiat Allah et pour la première fois Walid Cheddira sur la pelouse (à la place de Mazraoui, Amallah et Ennesyri). Juste après ce changement, Aguerd quittait également la pelouse sous l’effet d’une blessure qu’il a traîné depuis la première mi-temps. Cheddira signait immédiatement sa première tentative dès la 85e minute, sur un contre mené par Ziyech et Hakimi. Après une dernière action repoussée avec brio par Bounou, l’arbitre argentin Rapallini sifflait la fin des 90 minutes réglementaires. 

Cheddira rate le break à deux reprises

Les prolongations ont démarré sur le rythme d’une belle échappée de Walid Cheddira, qui a failli tromper la vigilance de la défense adverse. L’entrée en jeu d’Ansu Fati et d’Alejandro Baldé a poussé les Lions à reculer encore d’un cran, subissant encore le raz de marrée ibérique. A la 103e minute, Cheddira se retrouvait en face-à-face avec le portier espagnol Simon, mais ratait lamentablement en tirant sur les pieds du gardien. La première prolongation se terminait aussi sur un dégagement réussi de Bounou et la tension poursuivait sa montée vertigineuse, surtout au vu de la fatigue qui s’emparait des deux camps. En 2e prolongation, Cheddira s’échappait encore une fois mais peinait encore à ajuster sa frappe. Les Lions de l’Atlas continuaient à souffrir sur le plan physique, sans jamais flancher avec un mental de fer. Jaouad El Yamiq écartait le danger pour la dernière fois à la 122e minute et le supplice des tirs au but s’imposait finalement pour départager les deux équipes. Cet exercice démarrait à l'avantage des Marocains, qui ont profité d'un raté de Sarabia lors du premier tir. Bounou repoussait aussi le second, puis le troisième, malgré le raté de Banoune. Hakimi se permettait une pichenette et propulsait les Lions en quart de finale de la Coupe du Monde pour la première fois de l'histoire du football marocain. La génération Hakimi est cette fois-ci, et pour de bon, légendaire !

Walid Regragui : C’est historique pour le Maroc

Arrivé il y a à peine trois mois à la tête de la sélection nationale pour remplacer Vahid Halilhodzic, démis de ses fonctions, Walid Regragui est en train d’écrire l’une des meilleures pages du football marocain. Aux anges après le tir au but de Hakimi synonyme de la qualification, Walid Regragui a laissé éclater sa joie, à l’instar de l’ensemble de ses joueurs et des membres de son staff technique. «C’est historique pour le Maroc ! Pour l’Afrique ! Je crois que depuis 2010, aucune sélection africaine n'avait atteint les quarts de finale», a savouré Walid Regragui au micro de beIN sport.

Le sélectionneur a, par la suite, loué le travail tactique de ses joueurs qui ont fait preuve d’une grande discipline. «On avait dit qu'on venait pour représenter l'Afrique, que nous avions rehaussé notre niveau. Vous l'avez vu sur le plan tactique, on a été énorme et on n'a rien laissé aux Espagnols. L'important c'était de donner le maximum, de ne pas avoir le moindre regret et, à la fin, c'est la séance des tirs au but, il fallait un peu de chance on n'allait pas s'enflammer. Mais on savait qu'on avait un grand gardien, l'un des meilleurs du monde, qui pouvait nous emmener en quart de finale», s’est-t-il réjoui au micro de beIN Sports. Les Lions de l’Atlas ont quatre jours pour récupérer et préparer leur quart de finale, prévu samedi 10 décembre à 16 h.

Yassine Bounou : Chapeau à toute l’équipe, elle a fait le job

Yassine Bounou a écœuré les tireurs de pénalty espagnols. Le portier de Séville a repoussé deux tentatives espagnoles, propulsant le Maroc en quart de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire. Malgré cette grosse performance, Bounou a refusé tout triomphalisme en préférant évoquer le facteur chance : «Les penalties, c'est un petit peu d'intuition, un peu de chance. On a gagné, c'est le plus important», a analysé le portier sévillan au micro de beIN sports.

Bounou a, en outre, félicité ses coéquipiers qui n’ont rien lâché : «Chapeau à toute l'équipe, elle a fait le job, c'était incroyable. Ce n’est pas facile de rester concentré pendant 120 minutes, face à une équipe espagnole qui domine bien le ballon, qui a la possession (...) On va essayer de rester concentré sur soi-même, sur son job, sa récupération. Et puis affronter le prochain match avec cette envie, ce plaisir qu'on voit dans les yeux de tous les joueurs.» Si les Lions de l'Atlas affichent la même envie et la même détermination, ils ont de fortes chances de rallier les demi-finales.

Sofyan Amrabat : Je ne pouvais pas abandonner les gars et mon pays

Aligné face à l’Espagne, malgré sa blessure au dos. Sofyan Amrabat était en larmes après la qualification du Maroc en quarts de finale de la Coupe du monde au détriment de l’Espagne. le joueur de la Fiorentina a livré un match XXL face à l'armada offensive espagnole. «Je suis très ému. Je ne savais pas si je pouvais jouer ce match. La nuit dernière, je suis resté debout jusqu'à 3 h du matin avec le kiné, j’ai eu une injection avant le match aussi. Je ne pouvais pas abandonner les gars et mon pays», a-t-il indiqué avant de verser quelques larmes.

Présent dans les duels et dans les relances offensives, Amrabat est l'un des meilleurs joueurs de la compétition à son poste. Son volume de jeu et son impact physique apportent plus de sécurité au milieu de terrain des Lions de l’Atlas. Joueur indispensable dans le dispositif de Walid Regragui, Sofyan Amrabat a éclaboussé de son talent la rencontre face à l’Espagne en huitième de finale de la Coupe du monde, Qatar 2022. Le joueur de la Fiorentina était au four et au moulin, faisant à chaque fois avorter les tentatives espagnoles ou enclenchant les attaques marocaines. Un effort considérable pour le joueur qui a défié la blessure pour aider ses partenaires.

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