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Risques de catastrophe : L’État veut généraliser les stratégies de résilience urbaine à toutes les villes

Après les deux villes pilotes, Fès et Mohammedia, le gouvernement ambitionne de généraliser le développement de stratégies locales de résilience urbaine et de gestion des risques de catastrophe au niveau de toutes les autres villes du Royaume. Un guide pratique, destiné aux décideurs et au personnel technique des municipalités, a été ainsi conçu pour fournir des conseils, étape par étape, sur les processus, les outils et les ressources nécessaires pour élaborer des stratégies solides de résilience urbaine. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de la résilience au Maroc, financé par la Banque mondiale pour 300 millions de dollars.

Le gouvernement anticipe que de nombreuses autres villes suivront l’exemple de Fès et de Mohammedia au cours des prochaines années.

21 Décembre 2022 À 17:45

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Après deux initiatives pilotes pour Fès et Mohammedia, le gouvernement ambitionne de généraliser le développement des stratégies de gestion du risque de catastrophe et d’adaptation au climat à l’échelle locale sur tout le territoire national. À cet effet, le ministère de l’Intérieur a conçu, avec le soutien de la Banque mondiale, le Guide pratique de résilience urbaine pour les villes marocaines. Destiné aux décideurs et au personnel technique des municipalités, ce guide fournit des conseils, étape par étape, sur les processus, les outils et les ressources nécessaires pour élaborer des stratégies et des plans d’action solides en termes de résilience urbaine.

Le guide pratique s’appuie sur les enseignements tirés de l’expérience acquise lors de l’élaboration de stratégies de résilience urbaine et des plans d’action pour les villes de Fès et Mohammedia/Aïn Harrouda qui ont été choisies comme villes pilotes bénéficiant d’une assistance technique de la Banque mondiale. De plus, le guide a été enrichi lors de réunions bilatérales avec des représentants du gouvernement et des experts de la Banque mondiale qui ont participé à la préparation des stratégies pour les deux villes entre 2018 et 2022. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de la résilience au Maroc, financé par la Banque mondiale pour 300 millions de dollars.

Les villes de plus en plus vulnérables aux risques naturelles et climatiques

Selon l'institution de Bretton Woods, les villes marocaines, qui contribuent à plus de 75% du produit intérieur brut (PIB) du pays, sont de plus en plus vulnérables aux risques naturels et climatiques. Ces risques sont liés à des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations, les vagues de chaleur et les sécheresses, et à des phénomènes à évolution lente, comme l’élévation du niveau de la mer. L’ensemble de ces phénomènes, y compris les risques géologiques comme les tremblements de terre, devrait se renforcer au cours des prochaines décennies sous l’effet du changement climatique.

On estime que leurs effets cumulés coûtent au Maroc plus de 575 millions de dollars par an et constituent une menace importante pour la population et ses moyens de subsistance, en particulier pour les personnes vulnérables vivant en milieu urbain, touchées de manière disproportionnée, notamment les femmes et les jeunes vivant sous le seuil de pauvreté, les migrants et d’autres groupes minoritaires ayant un accès limité aux services et aux aides.r>Dans ce contexte, le gouvernement a pris des mesures décisives pour renforcer la gestion des risques de catastrophe et l’adaptation au changement climatique, tant au niveau national que local. En 2018, il a sollicité une assistance technique afin d’accompagner deux villes dans l’élaboration de stratégies et de plans d’action de résilience urbaine. L’objectif était de tirer des enseignements de ce projet pilote et de mettre au point une approche stratégique pour l’intégration systématique de la gestion du risque de catastrophe à l’échelle locale. Le choix s’est porté sur Fès et Mohammedia, ces deux villes étant exposées à des risques de catastrophe et des aléas climatiques différents.

Un Fonds national de résilience pour financer les investissements dans la réduction des risques de catastrophe

L’élaboration des stratégies de résilience urbaine de Fès et de Mohammedia a reposé sur une approche participative mobilisant une pluralité d’acteurs, allant de la société civile et du monde de la recherche aux ministères d’exécution et aux organismes techniques, avec la création de comités de pilotage au niveau local. «En mettant en évidence des mesures essentielles pour rendre leurs habitants et leurs actifs d’une importance critique moins vulnérables aux risques naturels dans le contexte du changement climatique, ces stratégies fournissent aux deux villes une feuille de route vers un développement plus sûr, plus vert, plus résilient et plus inclusif», souligne la Banque mondiale. Ainsi, afin d’élargir cet exercice pilote et de soutenir la généralisation des mesures de gestion du risque de catastrophe et d’adaptation au climat à l’échelle locale, le Guide pratique de résilience urbaine pour les villes marocaines a été conçu.r>En octobre dernier, la Direction de la gestion des risques naturels (DGRN) du ministère de l’Intérieur a organisé un séminaire national pour présenter ce nouvel outil, mettre en avant les deux initiatives pilotes et encourager le dialogue entre acteurs municipaux de haut niveau. Plus de quarante participants, parmi lesquels des walis et des gouverneurs régionaux ainsi que des maires de tout le pays, ont participé à cet événement.

Le gouvernement anticipe que de nombreuses autres villes suivront l’exemple de Fès et de Mohammedia au cours des prochaines années, en se dotant de stratégies de résilience urbaine qui renforceront la gestion des risques de catastrophe au niveau local. Selon la Banque mondiale, les mesures prioritaires proposées par les deux villes dans leurs plans d’action peuvent bénéficier d’un financement du Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles (FLCN), un fonds national de résilience soutenu par la Banque mondiale qui finance des investissements dans la réduction des risques de catastrophe et la préparation au niveau local. Le FLCN a fait l’objet d’une refonte pour passer d'un mécanisme d'intervention d'urgence à un fonds national de résilience. En mars 2022, le fonds avait soutenu 180 projets de réduction des risques de catastrophes, pour un volume d'investissement total de 304 millions de dollars, dont 111 millions cofinancés par le FLCN. Les projets structurels achevés couvrent plus de 174.000 bénéficiaires directs sur l'ensemble du territoire national.

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