Youssef Moutmaine
20 Octobre 2022
À 13:45
Le Matin : Le Salon du cheval d’El Jadida a choisi le thème «Le Cheval, facteur de développement territorial» cette année. Une thématique qui représente aussi un objectif sur le long terme pour la SOREC, n’est ce pas ?r>Omar Skalli : Tout à fait ! C’est aussi dans le cadre de la stratégie «Génération Green» du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. La SOREC s’inscrit complètement dans ce programme, notamment pour la filière équine, où ce plan «Génération Green» porte sur deux points essentiels : le développement humain et la pérennité du développement. Le thème du Salon a donc été choisi dans ce cadre-là, le développement du territoire et notamment dans le milieu rural, puisque sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, il faut développer une classe moyenne en milieu rural. Bien entendu, l’écosystème du cheval est dans le milieu rural. Toute cette nouvelle stratégie est donc axée, d’un côté, sur la monétisation de toutes les actions liées au cheval, pour le développement d’emplois et la création de richesses en milieu rural, mais aussi l’accompagnement de l’entrepreneuriat et d’actions spécifiques, pour nous orienter vers les éleveurs et les utilisateurs de chevaux.
Le facteur humain est donc au centre de cette nouvelle stratégie. Justement, vous venez d’accueillir la nouvelle promotion d’entraîneurs de chevaux, formés en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique. Quels sont les acquis après cette première promotion ?
Ce processus vient de démarrer et c’est donc une nouvelle expérience pour nous. Nous avons fait un premier bilan avec, d’un côté, les entraîneurs élèves et, de l’autre, nos partenaires de l’UM6P. En tout cas, ce que je peux vous dire est que le retour est extrêmement positif, que ça soit du côté des entraîneurs qui sont ravis d’apprendre de nouvelles compétences autour du cheval, des courses et de leur métier, et aussi du côté de nos partenaires de l’UM6P qui étaient heureux de mener avec nous cette nouvelle expérience qui consiste à donner aux entraîneurs les outils leur permettant de mieux gérer leurs activités dans le cadre de petites entreprises et c’est très important. Comme vous le savez, encadrer un entrepreneur est essentiel. Il y a une étude dont les résultats affirment que 80% des petites et moyennes entreprises meurent au bout de cinq ans. Toutefois, quand il y a de l’encadrement, le pourcentage est inversé, ca veut dire que seulement 20% des entreprises cessent leurs activités après 5 ans. C’est justement là tout notre objectif à l’issue du partenariat avec l’UM6P.
La SOREC vient de lancer la campagne 2023 pour la réservation des semences des pur-sang arabes de course. Comptez-vous sur le Salon du cheval pour toucher de nouveaux propriétaires ou éleveurs ?
Bien entendu. Il ne s'agit pas que des pur-sang arabes, il y a aussi les chevaux de show. C’est pour ces races-là qu'on autorise l’insémination artificielle… c’est un programme qui existe depuis longtemps et qui privilégie les petits élevages, avec des subventions qui atteignent jusqu’à 70% du prix de la semence. Cela dit, il est important d’échanger avec les éleveurs en ce mois d’octobre, notamment pour les chevaux de show, surtout après leurs résultats ici au Salon du cheval et après leurs échanges avec leurs homologues internationaux qui viennent participer, pour pouvoir cibler les meilleurs étalons. Grâce à ce programme-là et pour les pur-sang arabes de course, les éleveurs marocains ont accès aux meilleurs étalons qui existent ! Nous nous occupons de toute l’opération pour amener les semences congelées au centre d’insémination artificielle de Bouznika, et nous les mettons à leur disposition avec la mise en place. Nous avons des résultats génétiques très intéressants grâce à ce programme qui a démarré il y a une dizaine d’années.
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