15 Décembre 2022 À 10:05
Your browser doesn't support HTML5 audio
Les travaux de la 11e édition de la conférence internationale «The Atlantic Dialogues» se sont ouverts, mercredi à Marrakech. Placée sous le thème «Coopération dans un monde en mutation, opportunités pour l’Atlantique élargi», la conférence de haut niveau, organisée à l’initiative du Policy Center for the New South (PCNS), a démarré avec un débat général sur les défis qui se posent au Sud global et les perspectives de les surmonter dans le cadre d’une coopération multilatérale dans l’espace atlantique, notamment à l’aune de la crise multidimensionnelle qui frappe le système international.
Ouvrant les débats, le Senior Fellow au Policy Center for the New South, Mohamed Loulichki, a affirmé que la combinaison de crises, dont la Covid-19 et la guerre en Ukraine, a eu un effet considérable non seulement sur le Nord, mais aussi sur le Sud global. En raison de la guerre en Ukraine, l'OTAN est revenue sur le devant de la scène, améliorant son statut et gagnant en crédibilité auprès de ses circonscriptions. En effet, la guerre en Ukraine a intensifié le débat sur l'avenir de l'OTAN. Intervenant lors de la séance d’ouverture, le professeur émérite des science politiques, Jorge Castañeda, le président du Collège de Défense de l’OTAN, Alessandro Minuto-Rizzo, et le vice-président du German Marshall Fund, Ian Lesser, se sont intéressés à la question. Ils ont, dans ce sens, mis en avant la grande unité entre les membres de l’OTAN lors de la crise actuelle en Ukraine. Ils ont toutefois mis en avant les réticences enregistrées au niveau des certains pays du Sud global. Plusieurs de ces pays ont soutenu ouvertement la partie russe, ont-il relevé. Dans ce climat mondial fortement impacté par la guerre en Ukraine ainsi que par les changements climatiques de plus en plus violents, la question de la sécurité alimentaire s’est également invitée aux débats lors de la session d’ouverture de «The Atlantic Dialogues». Contribuant à la réalisation de cette neuvième édition du rapport Atlantic Currents, la senior économiste au PCNS Fatima Ezzahra Mengoub et l’économiste Ahmed Rachid El-Khattabi ont abordé la question de la rareté des ressources hydriques dont souffrent plusieurs pays, notamment en Afrique.
Dans son intervention, Mme Mengoub a relevé que quelque 2 milliards de personnes de par le monde n’ont pas accès aux ressources et aux infrastructures hydriques nécessaires, soit un quart de la population mondiale. La chercheuse a souligné, dans ce sens, que plusieurs défis sont à relever aujourd’hui pour faire face aux changements climatiques, à la croissance de la demande sur l’eau liée à l’augmentation des populations et de la demande agricole et industrielle. De son côté, M. El Khattabi a proposé certaines pistes de solution pour faire face à la rareté des ressources en eau, mais également à la dégradation de leur qualité. Insistant sur l’importance de pallier le problème des fuites de l’eau, le chercheur a mis en avant l’importance aujourd’hui des stations de dessalement, des barrages et des réservoirs d’eau. Il a également appelé à déployer plus d’efforts pour un changement des mentalités pour éviter le gaspillage. «Il faut aussi détecter les sources des pollutions et protéger les nappes souterraines ainsi que les forêts et les zones humides», a-t-il souligné. S’intéressant également à la question de la sécurité alimentaire, fondateur de la société SOWIT, Hamza Rkha Chaham, a expliqué, de son côté, l’inévitable convergence entre l’agriculture et la technologie.
Mettant en avant l’importance du développement technologique dans la protection des ressources naturelles, le jeune entrepreneur a appelé à mettre la technologie au service de la sécurité alimentaire. Par ailleurs, les intervenants sont revenus sur la situation hydrique au Maroc. La construction des barrages depuis plusieurs décennies avait permis au Maroc de faire face à plusieurs crises hydriques. Aujourd’hui, le défi est d’améliorer la productivité de l’eau et mettre en place de nouvelle source comme le dessalement. Le traitement des eaux usés à des fins industrielles ou d’irrigation de jardin est aussi une solution pour faire face à la rareté de cette ressource, ont affirmé les participants à cette séance d’ouverture. À rappeler que cette édition, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, réunit plus de 350 invités de 60 nationalités, autour du thème «Coopération dans un monde en mutation, opportunités pour l’Atlantique élargi». Pour la première fois cette année, la Conférence déploie avec «AD Web-TV» ses propres programmes, diffusés en direct sur le site www.atlanticdialogues.org. Ces émissions vont accompagner les sessions plénières, en interviewant des invités et en diffusant des vidéos qui ont trait à la fois au Policy Center for the New South et à la Conférence.r>
>> Lire aussi : PCNS : Le Maroc, un leader africain du transport maritime à long terme