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Gabriel Banon : Le Maroc est en passe de devenir une puissance continentale

Invité de «L'Info en Face», l'expert en géopolitique Gabriel Banon analyse les basculements géopolitiques qui s'opèrent actuellement dans le monde. L'Occident et les États-Unis, à son avis, perdent du terrain, tandis que d'autres puissances, comme la Chine et l'Inde, prennent les devants. L'Afrique aussi est en train d'évoluer et le Maroc, puissance régionale, ayant su tirer parti de sa stratégie d'ouverture sur le Sud, est en phase de devenir une puissance sur ce continent, constate M. Banon.

Gabriel Banon

06 Juin 2023 À 17:11

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La physionomie des rapports de force dans le monde est sur le point de changer : l'Occident est en train de vaciller, alors que d'autres puissances s'affirment et se font entendre. C'est ce que soutient le géopoliticien Gabriel Banon, pour qui la guerre en Ukraine marque une inflexion historique, particulièrement au regard de l'hégémonie américaine. Et au rang des puissances en émergence, M. Banon cite l'Afrique, un continent qui se prend en main et où le Maroc est en voie de devenir une puissance continentale. «Le Maroc se porte beaucoup mieux dans ses relations internationales. Il est devenu une puissance régionale et il est en phase de devenir une puissance continentale», affirme l’expert en géopolitique, qui souligne que le Royaume «a réussi sa politique consistant à se tourner vers l’Afrique et ne pas rester hypnotisé par le Nord».

Le monde est au bord de plusieurs crises à gérer et défis à relever

Abordant le contexte géopolitique mondial, M. Banon estime que le monde est au bord de plusieurs crises à gérer et de défis à relever. «La première des crises a trait à la perte d’influence des États-Unis qui ont été pendant longtemps les meneurs de la politique mondiale. Aujourd’hui, les États-Unis sont en train de se transformer profondément et d'être de moins en moins un acteur international. L’hégémonie américaine est contestée ouvertement dans beaucoup de pays, alors qu’avant personne n’osait se lever contre l’influence décisionnaire de Washington», dit M. Banon.r>Quant aux ambitions de la Chine, «si nous écoutons attentivement les discours de son président Xi Jinping, elles sont bien connues», affirme le géopoliticien. «Il a déclaré que la Chine ne voulait pas être la première puissance mondiale, mais qu'elle voulait retrouver sa place de première puissance mondiale, ce qui signifie que pour lui, il est tout à fait naturel que la Chine soit à la tête du monde».

La diplomatie marocaine imprime sa marque en Afrique

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