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La diplomatie marocaine imprime sa marque en Afrique

Au sein de l'Union africaine, il y a une prise de conscience grandissante quant à la nécessité de faire preuve de responsabilité. Devant les défis de la paix, de la sécurité et du développement, l'institution panafricaine est davantage attentive à la nécessité de rompre avec les manœuvres de bas étage de certains pays agrippés à des idéologies surannées et ne mesurant pas l'ampleur des enjeux auxquels le continent est actuellement confronté. Concernant plus particulièrement le dossier du Sahara marocain, et en dépit des manigances du régime algérien, la Conférence de l'UA a réaffirmé l'exclusivité de l'ONU sur cette question en évitant toute référence, citation ou débat à son sujet.

La diplomatie marocaine imprime sa marque en Afrique

Quelles leçons devons-nous tirer du dernier sommet de l'Union Africaine à Addis-Abeba ? L'organisation panafricaine est bien déterminée à assumer ses responsabilités. L'heure en effet n'est plus aux manœuvres d'instrumentalisation de l'Organisation panafricaine par la diplomatie algérienne. En témoigne l'invalidation d'un amendement que le chef de la diplomatie algérienne a tenté d'introduire sur le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sur les questions de paix et de sécurité en Afrique. En effet, et après l'adoption à l'unanimité de ce rapport du CPS, les représentants algériens ont cherché à y apporter un amendement en violation des procédures (les débats ayant été clos) et ont réussi à le faire avec la complicité du vice-président botswanais qui a temporairement remplacé le président comorien. Mais grâce à la vigilance de la délégation marocaine, cet amendement a été rapidement invalidé par le président de l'assemblée.

Aucune référence au Sahara marocain dans le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité 

La question du Sahara marocain, dans tous ses aspects, n’a fait l’objet d’aucune citation ou référence dans ce rapport annuel du CPS de l’UA, ni dans les documents de travail et projets de décision examinés par le Sommet. Dans le plein respect de la décision 693 sur la question du Sahara marocain, adoptée à l’unanimité lors du Sommet de Nouakchott, en 2018, qui a souligné la compétence exclusive des Nations unies sur la question nationale, les Présidents sortant et entrant de l’UA, ainsi que le président du Conseil de paix et de sécurité, n’ont fait aucune référence à cette question.

L’absence de toute citation ou référence à la question du Sahara marocain lors du Sommet de l’UA réaffirme ainsi le rôle exclusif de l’ONU sur ce différend régional, conformément à la décision 693, seul référentiel de l’Union sur cette question, qui a souligné que le rôle de l’Union africaine consiste à apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies.

Le Conseil exécutif de l'UA rejette une autre manœuvre algérienne

Autre camouflet pour la délégation algérienne présente à Addis Abeba, celui émanant du Conseil exécutif de l'UA. Celui-ci a en effet refusé d'adopter le projet porté par l’Algérie dit de «la stratégie et du cadre politique des partenariats des pays de l'UA», qui ne vise au fond qu’à assurer la présence du polisario dans au sein des conférences et des réunions auxquelles assiste l'UA avec ses partenaires en Europe et en Asie.

En rejetant ce projet, les pays africains ont donc pris conscience qu'en raison de la présence de cette entité fictive en son sein, l'UA passe à côté de nombreuses opportunités de développement et entrave l'établissement de partenariats importants, comme ce fut le cas lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) qui s'est tenue récemment en Tunisie et qui a échoué lamentablement en raison de la participation des séparatistes à ses travaux, en violation des lois de l'Union africaine.

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Entretien avec le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl

Azzeddine Hanoune : «Le Maroc a choisi de marquer son retour par des résultats concrets et pas seulement par des positionnements politiques et oratoires»

Le Matin : Quels sont les points positifs de la participation marocaine au sommet de l’UA ?
Azzeddine Hanoune : 
Tout d’abord, le Maroc a pu renforcer son implication en tant qu’acteur clé dans le façonnement de l’avenir de l’Union et du continent de manière générale. La diplomatie marocaine a œuvré à marquer cette implication par le sceau de la continuité. C'est le cas sur la question de la migration. En effet, depuis la nomination de S.M. le Roi Leader sur la question de la migration, le Royaume avait multiplié les initiatives dans ce sens. Lors de ce dernier sommet, les responsables marocains ont tenu à insister sur les réalisations enregistrées et le plan de suivi. Le Maroc a également porté la voix de ceux qui militent pour une réforme institutionnelle de l’Union. En effet, l’évaluation du fonctionnement de l’UA, notamment depuis le retour du Maroc, fait ressortir certains dysfonctionnements qui empêchent cette organisation de jouer pleinement son rôle en tant que locomotive pour le développement de l’Afrique.

Le Maroc a concrétisé davantage son leadership sur la question du réchauffement climatique, à travers notamment le Discours Royal lors de la deuxième Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Commission climat pour la région du Sahel, tenue en marge du Sommet. Le Maroc a choisi de réinstaurer sa position au sein de la communauté africaine par le biais du focus thématique, ce qui est de nature à ne pas trop heurter certains équilibres et de marquer son retour par des résultats concrets et pas seulement par des positionnements politiques et oratoires.

Le Conseil exécutif de l'UA a refusé d'adopter le projet de «la stratégie et de cadre politique des partenariats des pays de l'UA». Que cherchait l'Algérie à travers cette manœuvre ?

L’Algérie a voulu tout d’abord riposter à la Déclaration de Tanger qui avait demandé l’exclusion de la pseudo «Rasd» de l’Union africaine. C’est une déclaration qui a eu un certain impact et qui a irrité les responsables algériens. La preuve est qu’ils ont manipulé certains médias en prétextant que le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union aurait rejeté d’incorporer cette déclaration dans le rapport du CPS, alors qu’il n’en a jamais été question.
Le Maroc a pu bloquer la participation de cette entité dans la majorité des forums de partenariat de l’Union, ce qui, au regard de certains, constitue une anomalie qui n’est pas à l’honneur de ce «membre» et de ses parrains. En principe, un membre normal devrait participer à ce genre de rencontres. Or ce n’est pas un membre normal. Le fait que les partenaires de l’Union eux-mêmes refusent sa participation porte un réel coup à toutes les manœuvres d’imposition et d’émancipation internationale d’une entité qui ne dispose d'aucun des ingrédients d’un État selon le droit international. Cela dit, il est nécessaire de rester vigilant dans la mesure où ce projet algérien a été renvoyé aux instances délibérantes de l’Union. Les adversaires reviendront sûrement à la charge.

L’Algérie a décidé de consacrer un milliard de dollars pour venir en aide aux pays africains. Quelle est votre lecture de cette initiative ?
C’est une manœuvre visant à concurrencer le Maroc en Afrique. En effet, les responsables algériens se sont aperçus que le Maroc a pu bâtir une place de choix dans le continent et susciter le respect des pays africains à travers une implication concrète en faveur des peuples et États du continent. Ils essayent de ce fait de rattraper le retard. Néanmoins, l’Afrique a plus besoin de coopération sincère, de partenariat, d’assistance et de considération que d’une assistance directe. Le côté humain et humaniste est très important. Le Maroc a plutôt tissé des liens indéfectibles avec les États, mais également toutes les composantes de leurs sociétés. Ces liens permettent d’identifier très bien les besoins réels et les vecteurs du développement et de la prospérité.

Lire aussi : Union africaine : les Comores aux commandes, une chance à saisir pour le Maroc

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