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Union africaine : les Comores aux commandes, une chance à saisir pour le Maroc

Succédant au Sénégal, traditionnel allié du Royaume, l’Union des Comores, grand ami du Maroc également, se retrouve aux commandes du continent. Azali Assoumani est devenu samedi 18 février le nouveau Président en exercice de l’Union africaine (UA). Il assurera ainsi la présidence tournante de l'Union africaine pendant un an, ce qui est pour le Royaume un atout certain au sein de l'organisation panafricaine. Si la présidence comorienne de l’UA est de bon augure pour le Maroc, c’est que les deux pays partagent la même vision sur nombre de grands dossiers intéressant le continent, sans oublier que cet État insulaire a été parmi les premiers à avoir ouvert un consulat à Laâyoune.

Union africaine : les Comores aux commandes, une chance à saisir pour le Maroc
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat (à gauche), et le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani.

Depuis samedi 18 février, l'Union des Comores assure la présidence tournante de l'Union africaine. L’investiture a eu lieu lors de la cérémonie d'ouverture du 36e Sommet ordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba. Premier pays à ouvrir un consulat à Laâyoune, les Comores ont constamment réaffirmé leur soutien inconditionnel au Sahara marocain.

«Ce pays ami est pionnier en matière de soutien de l'intégrité territoriale du Maroc», avait affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, à l’occasion de la tenue à Dakhla en mars 2022 des travaux de la première grande commission mixte maroco-comorienne. M. Bourita avait également souligné que l'Union des Comores «a toujours été une voix sincère dans l'appui à l'intégrité territoriale du Royaume et que l'étape actuelle est importante dans nos relations bilatérales et reflète la sincérité de ces liens».
Commentant l’accession de ce pays à la présidence de l’Union africaine, le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoune, estime que cela «est de bon augure pour l’organisation panafricaine, dans la mesure cela prouve l’existence d’une véritable alternance à sa tête». «Les Comores sont un allié et partenaire constant du Maroc. Ce pays a toujours affiché un soutien sans faille à l’intégrité territoriale du Royaume, malgré les changements de contexte politique et géopolitique. Cet État fait partie du groupe des pays qui ont ouvert des représentations consulaires dans le provinces du Sud, formalisant ainsi la reconnaissance de la marocanité du Sahara», rappelle-t-il.

«Néanmoins, afin que cette position favorable puisse se refléter dans la présidence de l’UA, il est nécessaire d’appuyer l’action des Comores sur tous les plans. D’ailleurs, le mandat de la présidence comorienne sera plein d’enjeux stratégiques pour l’avenir de l’Union africaine et du continent. Il s’agit notamment de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ou la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique», souligne M. Hanoune.

«Le Maroc dispose d’atouts certains lui permettant de porter assistance à la présidence comorienne, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire en Afrique ou les autres conséquences du réchauffement climatique. Le Royaume se doit ainsi d’être de plus en plus actif dans l’UA afin de mieux immuniser les acquis et faire face efficacement à certains facteurs de blocage qui empêchent notre pays d’avoir la place qu’il mérite», indique le professeur de droit public, notant qu’«il ne faut pas perdre de vue que le Maroc était absent durant des décennies du cadre institutionnel de l’UA». «Les effets de cette absence ne pourraient être résorbés en quelques années. Il faut un travail soutenu et en profondeur. La présidence de cette institution par un pays très proche constitue une opportunité en or afin d’accélérer cette tendance vertueuse de récupération du statut de leadership», affirme M. Hanoune.

Accélération de la mise en œuvre de la Zlecaf

Le Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, et après avoir reçu les attributs du pouvoir (drapeau et marteau), devenant ainsi le nouveau président en exercice de l'organisation panafricaine pour un mandat d'une année, a affirmé que sur les questions très importantes auxquelles fait face l’Afrique, il entend se fixer une mission essentielle qui constitue d’ailleurs le thème de l’année, à savoir l’«accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine».

«Nous plaçons collectivement, beaucoup d’espoir dans cette Zlecaf, que notre organisation a lancée en 2021 et qui peut apporter des solutions idoines à nos problèmes», a assuré le nouveau Président en exercice de l’UA. Toutefois, une fois que la Zlecaf sera effective et pour qu’il y ait une réelle croissance durable sur le continent africain, «nous devons y asseoir une réelle stabilité politique, ce qui nous oriente vers trois thèmes de soutien à la Zlecaf, en l’occurrence la paix et la sécurité, le changement climatique et l’autosuffisance», a relevé M. Assoumani.
 

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