02 Juillet 2023 À 16:55
Your browser doesn't support HTML5 audio
Le cinquième congrès du Parti authenticité et modernité (PAM) se prépare avec pour objectif de respecter les délais statutaires. Un membre du bureau politique, Samir Goudar, affirme qu’il s’agit d’un congrès ordinaire et estime que la question de l'appartenance à la coalition gouvernementale actuelle ne sera pas posée. Mais certains membres contestent la direction actuelle et soulignent que le PAM n'a pas réussi à mettre en œuvre ses idées fondatrices, telles que portées par le Mouvement pour tous les démocrates (MTD).
Après la tenue du quatrième congrès du PAM, les 7, 8 et 9 février 2020, statutairement, le cinquième congrès devrait avoir lieu en février 2024. Visiblement, les instances dirigeantes du parti entendent bien respecter ce délai en lançant les préparatifs à sept mois de ce rendez-vous. À cet effet, les participants au prochain conseil national, prévu le samedi 8 juillet à Salé, auront pour principale tâche de former une commission préparatoire chargée de superviser les préparatifs du prochain congrès. Quels sont les enjeux majeurs de ce congrès ?
Selon Samir Goudar, une figure emblématique du PAM, président de la région de Marrakech-Safi et membre du bureau politique, le cinquième congrès du parti sera un congrès ordinaire. Il estime à cet égard qu'il n'y a pas de grands enjeux particuliers liés à cette échéance, étant donné que les préparatifs sont lancés à temps pour respecter les lois et les délais légaux. L'objectif principal est de tenir le congrès exactement quatre ans après le quatrième, avant la date limite du 7 février 2024. Le responsable politique du PAM souligne ainsi que son parti a pris l'initiative de lancer les préparatifs sept mois à l'avance. La machine sera mise en branle lors du Conseil national samedi prochain, qui verra la mise en place de la commission préparatoire du congrès. Et M. Goudar de rappeler que «le PAM est le seul parti ayant organisé à ce jour environ 80 congrès provinciaux et sept congrès régionaux. Il est donc clair que le parti est dynamique et attaché à la tenue de son congrès à la date prévue par la loi».
En ce qui concerne l'enjeu du renouvellement de la direction du parti, Samir Goudar affirme que les candidatures pour le poste de secrétaire général ne seront pas limitées. «Toute personne souhaitant se porter candidate est la bienvenue. La procédure sera la même que lors du congrès précédent. Un appel à candidatures sera lancé un mois avant la date du congrès. «Tout ce que je peux dire, c'est que le PAM n'a jamais été aussi fort et aussi bien structuré sur le plan organisationnel. Il n'a jamais atteint ce niveau d'organisation depuis sa création», se targue-t-il.
Mais le cinquième congrès ne risque-t-il pas de connaître des débats sur la pertinence de la participation du PAM à la coalition gouvernementale actuelle ? À cette question, M. Goudar répond que la décision de rejoindre le gouvernement avait été prise par le conseil national et, jusqu'à présent, il n'y a aucune demande des membres du parti pour quitter la coalition majoritaire. «Cependant, ajoute-t-il, si après le congrès un nouveau secrétaire général et un nouveau bureau politique sont élus, et si le conseil national décide de reconsidérer la question, nous le ferons. Cependant, je ne pense pas que cela se produira, car jusqu'à présent, tout le monde est favorable à la participation à la coalition et souhaite la réussite de cette expérience gouvernementale. Les contestations qui circulent ici et là ne sont pas fondées», a-t-il déclaré.
Mais cet avis est-il partagé par tous les pamistes, d’autant que certains membres du parti critiquent la direction actuelle pour sa «mauvaise gestion». Un militant du parti et un des fondateurs du Mouvement de tous les démocrates, créé en 2008 et qui a donné naissance au PAM, déclare que la direction actuelle est «contestée». Il en veut pour preuve la lettre signée en janvier dernier par d'anciens dirigeants du PAM et dans laquelle ils expriment leur «déception par rapport à des pratiques et des déclarations de l'actuel secrétaire général, dont le comportement aurait sérieusement affecté la popularité du parti». c’est ce qu’avaient écrit en tout cas Hassan Benaddi, Mohamed Cheikh Biadillah, Hakim Benchamach, tous anciens secrétaires généraux du PAM, ainsi que Fath Dahbi, ex-coordinateur général du parti, rappelle notre interlocuteur, qui a préféré garder l'anonymat.
Selon cette même source, le PAM n'a pas réussi à mettre en œuvre les idées ayant sous-tendu sa création, et qui étaient portées par le MTD. Il s’agit de trois idées clés : premièrement, il devait promouvoir une reconfiguration où la régionalisation avancée serait pleinement opérationnelle. Deuxièmement, il devait agir en tant que rassembleur, capable de fédérer les élites en vue d'un développement durable pour le Royaume et pour permettre au pays de jouer un rôle au sein du Proche-Orient et de la région. Troisièmement : il devait promouvoir davantage la modernité, avec une vision équilibrée, de sorte à favoriser l'adhésion de la société et des acteurs politiques. Selon la même source, le PAM actuel ne présente pas encore de vision devant permettre la concrétisation de ces principes fondateurs.
Lire aussi : Le PAM continuera à soutenir Akhannouch et la majorité (Ouahbi)