08 Septembre 2023 À 18:54
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Attendus depuis la promulgation de la loi numéro 88-17 relative à la création et à l’accompagnement d’entreprises par voie électronique, les textes réglementaires ne sont pas encore adoptés. En effet, devant entrer en vigueur «à compter de la date de publication au Bulletin officiel des textes réglementaires nécessaires à son application dans un délai d'un an», le décret n°2.22.92 fixant les modalités et les mesures de création d'entreprises par voie électronique et leur accompagnement se fait toujours attendre. Et pourtant, il était au menu du dernier Conseil de gouvernement du jeudi 7 septembre 2023. Mais ce texte n’a pas été adopté puisqu’il a été décidé, suite au rapport présenté par le ministre de l'Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, de reporter son adoption pour permettre plus de concertation avec les acteurs concernés. Quelles sont les grandes lignes de ce projet de décret examiné par l’Exécutif ?
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Le projet de décret n°2.22.92 fixant les modalités et les mesures de création d'entreprises par voie électronique et leur accompagnement se réfère aux articles 2, 5 et 11 de la loi 88-17 relative à la création et à l’accompagnement des entreprises par voie électronique. Le texte examiné en Conseil de gouvernement et dont l’adoption a été reportée pour approfondir la concertation avec les acteurs concernés prévoit nombre de nouveautés. Il prévoit ainsi que tous les contrats, déclarations, décisions, rapports, états de synthèse, procès-verbaux de délibération ou documents, ainsi que les extraits de décisions judiciaires, le cas échéant, doivent être déposés à travers la «Plateforme de création d'entreprises par voie électronique et leur accompagnement». De la sorte, le déclarant de la création d'entreprise est dispensé de la production, sur support papier, des copies et extraits des contrats, décisions, rapports, états de synthèse, procès-verbaux de délibération et documents précités, auprès des administrations et organismes concernés.
Le projet de texte réglementaire comporte la liste des documents devant être joints à la déclaration de création à travers la plateforme électronique d'entreprises et les inscriptions postérieures ainsi que les modalités de leur dépôt et de leur traitement par voie électronique. Il précise également la composition de la Commission nationale de suivi et de coordination, ses modalités de travail, la régularité de ses réunions… Ladite commission est chargée d’assurer le suivi de l’opération de création et d’accompagnement d’entreprises par voie électronique et de coordonner les actions des différentes administrations et organismes concernés. Concrètement, selon le projet du décret examiné par l’Exécutif :
• La plateforme électronique permet la conservation des données et des documents et offre la possibilité de compléter et de modifier la demande tant que cette dernière n’a pas été validée.
• Le renseignement du formulaire électronique à travers la plateforme est considéré comme :
r>Le projet de décret comporte un certain nombre de modalités pour fluidifier le processus.
Concernant les modalités de dépôt et de traitement des déclarations relatives à la créations des entreprises via la plateformes, il convient de souligner que :
Zakaria Fahim : pourquoi la loi sur la création d’entreprises par voie électronique est cruciale pour le Maroc
L’expert-comptable, acteur dans la transformation numérique des entreprises, président de HUB Africa, président de l'Union des auto-entrepreneurs et de l'association Aljisr, Zakaria Fahim, insiste sur l’importance de ce texte juridique qui doit être opérationnel dans les meilleurs délais. Selon lui, ce cadre juridique réglementant la création des entreprises par voie électronique va fortement participer à alléger les tracasseries administratives, réduire la pollution qui est derrière la paperasse et permettra de constituer un outil de collecte des statistiques au sujet des entreprises. S’agissant de la décision reporter l’adoption du projet du texte réglementaire, en attendant de mener des concertations avec les opérateurs économiques, Zakaria Fahim considère, certes, que malgré les retards enregistrés pour l’adoption de ce texte, il ne serait pas mal vu de patienter encore un peu plus pour sortir un texte valable et bien ficelé. Pour lui, il s’agit de ne pas refaire les mêmes erreurs ayant marqué les textes relatifs au statut de l’auto-entrepreneur. «C’est pourquoi je pose la question : est-ce que les concertations prévues vont avoir lieu avec les entités appropriées ? On attend pour voir les profils qui seront interpellés dans ce sens», nous a-t-il déclaré.r>