Nation

Pas de croissance inclusive et équitable sans autonomisation des femmes (Sekkouri)

Le soutien de la participation de la femme au marché du travail et le renforcement de la parité font partie des sujets sur la table des négociations dans le cadre du dialogue social.

Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Ph : Saouri

03 Mars 2023 À 19:21

Your browser doesn't support HTML5 audio

«L’autonomisation économique des femmes est un préalable à une croissance économique inclusive et équitable», a souligné jeudi à Rabat le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Intervenant lors d’une rencontre organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Société financière internationale (IFC), sous le thème «S’engager pour renforcer l’emploi des femmes dans le secteur privé», le responsable gouvernemental a plaidé pour une pleine participation des femmes à l’économie en vue d’améliorer les rendements et la résilience des entreprises et soutenir la croissance économique. 

Plusieurs difficultés entravent l’émancipation de la femme

Reconnaissant la persistance de plusieurs difficultés entravant l’émancipation de la femme et son accès à des postes de responsabilité, aussi bien au sein des entreprises privées que dans le secteur public, le ministre a souligné l’importance de faire converger les actions et les initiatives pour soutenir la promotion de la femme sur le marché du travail. «Plusieurs dynamiques sont engagées de part et d’autre pour promouvoir l’inclusion de la femme, mais ces actions restent disparates et doivent être menées au sein d’un cadre institutionnel à portée politique et dont les mesures ont un impact direct sur la société, à savoir le dialogue social. Un espace qui connaît désormais une dynamique nouvelle et qui s’érige désormais comme un processus fécond pour résoudre aussi bien des questions économiques que sociales», a déclaré Younes Sekkouri

Passant en revue les mesures prises par le gouvernement pour renforcer l’autonomisation économique des femmes, le ministre a rappelé la décision récemment prise par l’Exécutif de financer les cotisations relatives à la déclaration des travailleuses domestiques à la CNSS à partir de 2024. D’après le même responsable, cette initiative, qui bénéficiera à 100.000 femmes, permettra à cette frange de la population de sortir du secteur informel et de bénéficier d’un salaire équivalant au SMIGr>Le ministre a par ailleurs annoncé la mise en place prochaine d’un cadre national de certification des compétences et expériences professionnelles acquises dans le but de garantir à une partie importante de la population non diplômée, mais disposant de compétences et d’acquis, d’accéder au marché du travail. «Notre objectif est de donner aux citoyens les moyens et les outils nécessaires afin qu’ils parviennent à construire leur avenir en se basant sur les expériences professionnelles acquises au fil des années», détaille Younes Sekkouri

Plateforme #Morocco4Diversity : 70 entreprises adhérentes

Sur un autre registre, le chef de département de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences a tenu à saluer les 70 entreprises qui ont adhéré à la plateforme #Morocco4Diversity mise en place conjointement par la Confédération générale des entreprises du Maroc et la Société financière internationale et qui a pour objectif de mobiliser les entreprises marocaines pour qu’elles s’engagent, à travers des actions concrètes, en faveur de l’égalité professionnelle. Dans le même sens, le responsable gouvernemental a appelé de ses vœux les entreprises marocaines à favoriser la représentation de la femme dans les comités de direction et dans les conseils d’administration. Des initiatives qui peuvent selon le ministre offrir un environnement favorable au travail de la femme et à son émancipation professionnelle. 

Pour sa part, Xavier Reille, directeur de l’IFC pour le Maghreb et Djibouti, a déploré le taux de participation de la femme à l’économie nationale qui a baissé ces dernières années, passant de 28% en 2008 à 19,8% actuellement, selon les dernières statistiques fournies par le HCP. Xavier Reille a souligné que le taux de participation des femmes dans les conseils d’administration reste en deçà des attentes, vu que ce dernier ne dépasse pas 15%, d’où l’importance de promouvoir la participation féminine au marché du travail et de favoriser l’approche genre dans le but de relever le défi  d’une croissance inclusive

Il convient de souligner que cette rencontre a été organisée dans le cadre de la promotion de la plateforme «#Morocco4Diversity», lancée en 2021 par la CGEM et l’IFC pour promouvoir la parité en entreprise à travers des actions concrètes, pour la promotion de l’employabilité des femmes au Maroc

Lire aussi : Diversité des genres : La CGEM s’allie à l’IFC pour renforcer l’employabilité des femmes

Copyright Groupe le Matin © 2024