07 Mai 2023 À 11:13
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Les annonces des prévisions de croissance au Maroc se poursuivent. La dernière en date émane des experts de la direction des études économiques du groupe français Crédit Agricole, «premier financeur de l'économie européenne». Ces derniers tablent sur une croissance de 3% cette année au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Soit une décélération par rapport à 2022 où elle avait atteint 5,4% en moyenne, en raison de la très forte hausse des PIB des pays producteurs d’hydrocarbures qui ont bénéficié d’un prix du baril supérieur à 100 dollars et de volumes de ventes en forte hausse par rapport à 2021.
Si cette année le PIB des pays pétroliers devait décélérer (à l’exception de la Libye), pour les pays non producteurs, la croissance serait assez contrastée. «Elle devrait également s’orienter en ralentissement pour la Tunisie, rester relativement stable pour l’Égypte et la Jordanie et serait en hausse assez vigoureuse au Maroc», souligne l’étude. En effet, pour le Maroc, les prévisions tablent sur un rebond du produit intérieur brut (PIB) à 3,2%, contre 1,3% l’année dernière suite à «une douloureuse récession du secteur agricole victime d’une sécheresse historique». Le Royaume fera ainsi mieux que la moyenne de la région MENA (3%) et de celle des pays voisins notamment la Tunisie (pays importateur de pétrole) dont le PIB ralentira de 2,5% à 2% ou encore l’Algérie (pays producteur) qui afficherait une décélération à 2,9% après 3,5% l’année dernière.
Selon le groupe Crédit Agricole, le PIB du Maroc a atteint 134 milliards de dollars en 2022. Le redressement en 2023 dépendra de trois facteurs essentiels : le rebond espéré du secteur agricole, l’intensité de la crise chez les trois partenaires européens : Espagne, France et Italie et, enfin, les évolutions du prix des importations. Au niveau de la région MENA, «le prix élevé des matières premières et des produits de consommation importés devrait toujours mettre sous pression les pays importateurs, dans un univers qui restera encore inflationniste et ne permettra pas d’améliorer significativement les soldes courants qui resteront globalement déficitaires dans les pays non producteurs d’hydrocarbures», estime l’étude. Pour l’ensemble de la région, la consommation des ménages tout comme l’investissement devrait progresser en moyenne de 3,3% et 3,8% respectivement en 2023.
À noter que pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), producteurs de pétrole, la croissance du PIB devrait décélérer de 7,5% en moyenne en 2022 à moins de 3% en 2023. Elle ralentirait notamment de 8,7% à 3,2% en Arabie saoudite, de 7,0% à 3,8% aux Émirats arabes unis et de 4,4% à 2,7% au Qatar. Cette tendance devra également se matérialiser dans d’autres pays producteurs. La Libye fera figure d’exception, car le retour de la croissance (+17,0%) «est uniquement dû à un effet de base, après la récession de 2022» (-13%).
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