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Ligne de crédit FMI-Maroc : ce qu'en disent les économistes du Crédit Agricole France

Les économistes du groupe Crédit Agricole France estiment que les lignes de crédits accordées depuis 2012 par le Fonds monétaire international au Maroc représentent désormais 6% du PIB du pays et équivalent au quart de ses réserves en devises. C’est un pourcentage qui reste convenable compte tenu de la bonne qualité du pilotage macro-économique du pays. Pour ces experts, il faut percevoir cette aide plus comme une mesure de prudence face à  l’incertitude des marchés que comme le signe d’une précarité particuliére de l’économie marocaine. Les fondamentaux économiques du Royaume restent solides.

Ligne de crédit FMI-Maroc : ce qu'en disent les économistes du Crédit Agricole France

Dans une nouvelle étude économique, à l’échelle mondiale, le groupe français Crédit Agricole a consacré une partie de son analyse à la «nouvelle aide du Fonds monétaire international (FMI) au Maroc». Selon le premier financeur de l'économie européenne, la ligne de crédit flexible à deux ans (Flexible Credit Line), de 5 milliards de dollars accordée au Royaume n'a, a priori, pas vocation à être tirée». Cette aide, précise l’étude, est la deuxième reçue par le pays depuis 2012, année où une ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 3 milliards de dollars avait été mise en place puis renouvelée plusieurs fois (2014, 2016 et 2018) avant son tirage en 2020 lors du déclenchement de la crise sanitaire de la Covid-19. Un mouvement destiné alors à renforcer les réserves de change du pays et éviter des tensions monétaires sur le dirham.

L'aide du FMI, une mesure de prudence face à l’incertitude des marchés

«Au total, les deux aides représentent désormais 6% du PIB à fin 2022 et équivalent au quart des réserves en devises. C’est un pourcentage qui reste convenable compte tenu de la bonne qualité du pilotage macro-économique du pays», estiment les experts du groupe financier français. D’ailleurs, soutiennent-ils, ces bons fondamentaux économiques sont soulignés par le FMI. En effet, Antoinette Sayeh, directrice adjointe générale du FMI, a déclaré que «les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester résiliente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, les deux sécheresses et les retombées de la guerre en Ukraine». Malgré cette résilience, l'économie marocaine reste vulnérable à une détérioration de l'environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes.

«Il faut percevoir cette aide (du FMI) plus comme une mesure de prudence face à l’incertitude des marchés que comme le signe d’une précarité particulière de l’économie marocaine. Elle illustre néanmoins une forme de fragilisation des pays non producteurs d’hydrocarbures de la région qui ont beaucoup souffert des crises successives, y compris des crises climatiques, dans un contexte de diversification économique relativement limité», commentent les économistes du groupe Crédit Agricole. Malgré la conjoncture difficile, le groupe bancaire table sur l’accélération de la croissance économique du Maroc à 3,2% en 2023, contre 1,3% en 2022. Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut depuis 1992, l’inflation devrait, elle, baisser à 3,9% cette année et 2% l’année prochaine, selon les prévisions publiées par le groupe français Crédit Agricole.

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