14 Septembre 2023 À 10:50
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Dans un contexte généralisé de transformation digitale et avec la multiplication des échanges de données sur Internet, les Datacenters sont incontournables, car le fonctionnement quotidien et continu d’une institution repose essentiellement sur les services, les applications et les données qui y sont stockées. Les besoins croissants en espaces de stockage et en capacités de traitement résultant de l’expansion des activités numériques ont mis les Datacenters au cœur des stratégies IT des entreprises afin d’assurer et de pérenniser leur fonctionnement quotidien. Dans sa première monographie sectorielle, le Conseil de la concurrence se penche sur le marché des Datacenters au Maroc, lequel est voué à un essor certain.
>>Lire aussi : Datacenters : Les investissements atteindront 328 millions de dollars au Maroc d’ici 2026
Au Maroc, le secteur des Datacenters connaît ces dernières années une dynamique d’investissement notable à l’origine d’une multiplication des opérateurs, lit-on dans la monographie du Conseil de la concurrence. Ce secteur devrait connaître une croissance des investissements de 6,33% entre 2021 et 2026 pour atteindre 328 millions de dollars américains d’ici 2026. Cette dynamique s’explique par la forte rentabilité du secteur en raison de la multiplication des projets de transformation digitale au pays. L’Association des utilisateurs des systèmes d'information Au Maroc (AUSIM), dans son livre blanc sur les Datacenters au Maroc, a indiqué que les opérateurs du secteur aspirent à attirer les PME marocaines vers des solutions de backup et des solutions cloud qui sont génératrices de revenus afin de les aider à réduire la complexité des opérations d’implémentation et de maintenance.
L’activité Datacenters au Maroc devrait générer, pour les acteurs du marché, des revenus attendus de 559,80 millions de dollars américains en 2023, qui pourraient atteindre 668,70 millions de dollars américains en 2027, représentant un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 4,54% entre 2023 et 2027. Au niveau africain, le Maroc figure avec l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya parmi les acteurs clé du marché des Datacenters du continent.
Par ailleurs, on apprend aussi de la monographie que le marché des Datacenters au Maroc est fragmenté en termes de nombre d’opérateurs présents sur le marché et concentré en termes de parts de marché. Une poignée d’opérateurs (Medasys, N+one, Maroc Telecom et Inwi) détient, selon les données de 2021, plus de 84% du marché national des Datacenters. N+One est le leader incontesté du secteur des Datacenters au Maroc avec une part de marché estimée à 62,3% au titre de l’exercice 2021.
Après «Maroc Numeric 2013» et «Maroc digital 2020», le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration (MTNRA) se prépare à lancer une stratégie de transformation digitale à l’horizon de 2030. L’axe 3 de cette stratégie concerne la mise en place d’un plan Data qui se fixe parmi ses objectifs «la digitalisation à 100% des services publics» et «le recours au service cloud pour 70% des administrations». La secrétaire générale du MTNRA a indiqué lors de la rencontre «La souveraineté numérique, un enjeu stratégique pour le Maroc», organisée en partenariat avec l’Observatoire marocain de la souveraineté numérique, que la nouvelle stratégie en cours d’élaboration a l’ambition de faire du Maroc un hub digital pour accélérer le développement social et économique du Royaume».
La note d’orientations générales (NOG) de l’Agence de développement du digital (ADD) élaborée en 2020 a fourni une feuille de route comportant 15 chantiers de transformation digitale, avec l’ambition de faire du Maroc un pôle digital régional. Le 15e chantier de cette feuille de route est dédié à l’Infrastructure numérique et comprend deux axes : développer une infrastructure IT de pointe, principalement des Datacenters, des services cloud, des points d’accès à Internet et accompagner les services publics dans la mise à niveau de leurs infrastructures IT.r>La NOG de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) sur les développements du cloud à l’horizon de 2023 contient également des lignes directives pour le développement du cloud dans le cadre de l’amélioration de l’offre de services destinés aux entreprises. Le recours au cloud devrait être encouragé en raison des gains de productivité et d’efficacité qu’il permet et pour favoriser l’émergence de champions nationaux du cloud. Le développement de ce segment devrait être envisagé selon une vision holistique intégrant les aspects liés à la cybersécurité et à la protection des données.
La nouvelle Charte de l’investissement vise selon le Chef du gouvernement à renforcer «l’attractivité du Royaume en vue de l’ériger en hub continental et international pour les investissements directs étrangers» et a arrêté la liste des métiers d’avenir et de montée de gamme éligibles au soutien. Les Datacenters et le cloud figurent parmi la liste des métiers qui bénéficient d’un soutien aux investissements en tant que métiers d’avenir.r>