20 Janvier 2023 À 18:28
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Face au recul inquiétant des ressources hydriques, combiné à une exacerbation de la sècheresse, le gouvernement a érigé en priorité le développement d’autres alternatives pour pallier cette pénurie. Le dessalement de l’eau de mer figure en tête de ces alternatives. Si le Royaume ne dispose actuellement que de neuf stations de dessalement de l’eau de mer, d’une capacité de 147 millions de mètres cubes par an, une attention particulière est accordée à l’édification de nouvelles stations, conformément aux Orientations Royales, dans l’objectif d’assurer 50% des besoins en eau potable, au minimum, grâce au dessalement.
Projet prioritaire, dont les travaux d’aménagement seront lancés cette année, la station de Casablanca sera dotée d’une capacité de production de 548.000 m³ par jour, soit 200 millions de m³ par an, selon les chiffres dévoilés récemment par le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka. Le responsable, qui intervenait lors d’une séance plénière réservée à la présentation du rapport de la Commission d’enquête sur l'embouchure de la rivière Oum Errabia, a fait savoir que la station sera construite sur deux phases. «La première sera achevée en juin 2026, alors que la seconde est prévue pour 2030 et portera le traitement des eaux salés à 300 millions de m³ par an», a précisé le ministre. Ce mégaprojet permettra de fournir de l’eau dessalée pour l’irrigation de 5.000 ha couvrant le Grand Casablanca, Berrechid-Settat et El Jadida-Azemmour.
Des zones urbaines où résident pas moins de 6,7 millions d’habitants. «Le dessalement de l’eau de mer est désormais une priorité pour le gouvernement, car cette alternative présente des avantages importants, notamment au regard des aléas liés aux effets des changements climatiques. Il garantit une sécurité de l’alimentation en eau potable indépendamment de la pluviométrie et permet de rationnaliser l’usage des eaux en provenance des barrages, qui seront désormais orientés vers les villes intérieures et les zones rurales», explique M. Baraka. D’après ce responsable, l’année 2023 connaîtra également le lancement des travaux de construction des stations de dessalement de Safi d’une capacité de production de 86. 400 m³/jour et d’El Jadida d’une capacité de 25 millions de m³/an, soit 75.800 m³/jour. Sur la liste des projets figure également la station de dessalement de l’Oriental. Ce projet, qui se trouve encore en phase d'étude, prévoit une capacité de traitement 100 millions de m³ pouvant être étendue à 200 millions de m³ et une enveloppe de plus de 1,3 milliard de dirhams. Le projet a fait l'objet d'une convention de partenariat entre le ministère de l'Équipement et de l'eau et le Conseil de la région de l'Oriental.
S’agissant des projets désormais opérationnels, on retrouve notamment la station de dessalement de Chtouka Aït Baha située à Agadir. En marche depuis janvier 2022, la station assure la production d'environ 275.000 m³ d'eau par jour, capacité qui sera portée à 140 millions de m³ par an lorsque l'extension de la plateforme actuelle sera achevée. Le projet permettra également de couvrir les besoins en irrigation de 200 exploitations agricoles totalisant 15.000 ha et situées dans le plus grand bassin de cultures précoces du Royaume.
Pour ce qui est du projet de Laâyoune, la station de dessalement déjà installée sera étendue pour couvrir progressivement les besoins en eau potable de l'ensemble des habitants de Laâyoune et des régions proches. Elle disposera d'une capacité de production de 26.000 m³/jour, venant s'ajouter aux 26.000 m³/jour de la première station et aux 10.000 m³/jour des eaux souterraines, soit une capacité de production de 62.000 m³/jour.
S’agissant de l’usine de Dakhla, on apprend que les travaux de construction relatifs à cette stations s’achèveront en 2025. D’une capacité de production d’eau dessalée de 90.000 à 100.000 m³ par jour, cette usine disposera d’une technologie de dessalement par osmose inverse. Elle sera alimentée en énergie par un parc éolien d’une capacité optimale de 40 mégawatts. Cette structure fournira par ailleurs de l'eau d'irrigation pour quelque 5.000 ha, ainsi que de l'eau potable pour la ville de Dakhla et ses environs (Bir Anzarane et le nouveau Port Atlantique de Dakhla). Le coût de l'infrastructure est estimé à environ 2 milliards de dirhams.
Selon le ministre de l’équipement et de l’eau, la mise en service des stations de dessalement de l’eau de mer actuellement en cours de construction permettra la production de pas moins d’un milliard m³ en 2030, sachant que la concrétisation de ces projets se fera grâce à des partenariats public-privé.r>