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L’Oriental aura sa station de dessalement de l’eau de mer

L’Exécutif enclenchera prochainement le processus des études de faisabilité du projet de station de dessalement de l’eau de mer dans l’Oriental. La future plateforme sera dotée d’une capacité de 100 Mm³ extensible à 200 Mm³. Elle viendra renforcer les ressources en eau de la Basse Moulouya afin de sécuriser en premier lieu l’approvisionnement en eau potable des villes de Nador, Oujda, Berkane, Taourirt, Saïdia et centres liés. De même, la station réservera éventuellement une partie de sa capacité à la satisfaction de certains besoins en eau d’irrigation dans la Basse Moulouya.

L’Oriental aura sa station de dessalement de l’eau de mer

Le gouvernement poursuit l’exécution de sa stratégie de gestion de l’eau pour faire face aux effets du changement climatique. Après l’entrée en service de la Station de dessalement de l’eau de mer dans le Souss et l’avancement des études techniques pour celle de Casablanca-Settat, le département chargé de l’Eau planche sur les études de faisabilité pour la mise en place d’une station dans l’Oriental. Le projet s’inscrit dans le cadre de la convention de partenariat signée récemment dans la région et qui porte sur le financement et la réalisation d’opérations structurantes au niveau du bassin hydraulique de Moulouya. En effet, le projet de la station de dessalement dans l’Oriental figure parmi les actions urgentes prévues par cette convention.

La future plateforme sera dotée d’une capacité de 100 Mm³ extensible à 200 Mm³. Elle viendra renforcer les ressources en eau de la Basse Moulouya afin de sécuriser en premier lieu l’approvisionnement en eau potable (AEP) des villes de Nador, Oujda, Berkane, Taourirt, Saïdia et centres liés. La station de dessalement devra contribuer éventuellement à la satisfaction de certains besoins en eau d’irrigation au niveau de la Basse Moulouya. Cette option pourrait être proposée et définie par les services du département de l’Agriculture au démarrage des études de faisabilité du projet. «L’intégration de ces besoins pour l’agriculture, si jamais identifiés, en première ou deuxième phase du projet, sera décidée dans le cadre de l’étude, en concertation avec les parties prenantes», précisent les services du ministère de l’Équipement et de l’eau.

Le changement climatique accentue les besoins en eau de la région

Rappelons que la région de l’Oriental est principalement alimentée par le Complexe des barrages Mohammed V–Mechraa Homadi faisant partie du bassin de la Moulouya. Ce complexe répond à la fois à l’approvisionnement en eau potable de la zone de Nador-Zaio et la zone de l’Oriental englobant Oujda, Taourirt, Berkane et toutes les localités associées avec une demande globale d’approvisionnement en eau potable d’environ 147 milliards de m³ par an à l’horizon 2050, ainsi qu’à l’irrigation d’importants périmètres agricoles de la Basse Moulouya (Grande Hydraulique) s’étendant sur plus de 69.000 ha avec une demande en eau agricole autour de 500 Mm³/an actuellement. Mais le problème est que le bassin hydraulique de la Moulouya se heurte à une multitude de défis qui mettent en péril la sécurisation de l’approvisionnement des villes de l’Oriental, notamment de la zone de Nador-Zaio, ainsi que la pérennisation des investissements de la Grande Hydraulique (GH) de la Basse Moulouya. Selon le ministère, en tête des défis, figure la diminution nette des apports durant les dernières années et l’effet du changement climatique. Résultat, une augmentation de la récurrence de séquences de sécheresses.

En effet, durant les dernières années, une réduction des apports a sérieusement impacté l’approvisionnement des périmètres agricoles de la zone, avec des apports moyens durant les années 2019-2020 et 2020-2021 atteignant 470 milliards de m³ par an et 436 Mm3/an respectivement comparés à des apports moyens d’environ 830 Mm³/an (1939-2017). En outre, la problématique de l’envasement se pose avec acuité dans le bassin, et plus précisément au niveau du barrage Mohammed V, avec un taux d’envasement de l’ordre de 10 Mm³/an. Ce qui engendre une diminution de sa capacité de stockage et par conséquent la réduction des fournitures d’eau à partir du barrage et une perturbation de l’approvisionnement en eau potable, de l’irrigation et de la production d’énergie hydro-électrique. Afin de faire face à ce déséquilibre de plus en plus croissant entre l’offre et la demande dans la région de l’Oriental, des actions ont été ainsi entreprises.

Il s’agit notamment du projet de surélévation du barrage Mohammed V qui a été lancé en 2020 pour porter sa capacité de stockage à près d’un milliard de m³. Mais compte tenu des effets du changement climatique qui continueraient à accentuer la vulnérabilité des ressources en eau dans cette région, le recours au développement des eaux non conventionnelles, le dessalement de l’eau de mer en l’occurrence, s’avère de plus en plus indispensable aux yeux du ministère. L’objectif étant de diversifier les sources d’approvisionnement en eau potable des villes de la région et d’améliorer la résilience de la Grande Hydraulique de la basse Moulouya face au changement climatique.

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