06 Mars 2023 À 13:57
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Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) est la région qui affiche le score le plus faible dans l'édition 2023 du rapport «Les femmes, l'entreprise et le droit» établi par la Banque mondiale. Avec un score moyen de 53,2, il se situe à 23,9 points en dessous de la moyenne mondiale (77,1 points). Le rapport de l’institution de Bretton Woods liste au total six réformes qui ont été menées par quatre des 20 économies de la région au cours de l'année écoulée. Dans l'Entrepreneuriat, neuf économies de la région obtiennent un score de 100. Il s’agit du Maroc, de l'Arabie saoudite, du Bahreïn, du Djibouti, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Iraq, de la Jordanie et de Malte.
De même, l’Arabie saoudite, le Bahreïn et les Émirats arabes unis sont les seuls pays de la région MENA à enregistrer un score de 100 pour l'indicateur Rémunération. En ce qui concerne l'indicateur relatif au mariage, seule Malte obtient le score de 100. L’Iraq, quant à lui, affiche le score maximal pour l'indicateur Entrepreneuriat après l'interdiction des discriminations fondées sur le sexe dans les services financiers, contre un score de 75 dans l'édition précédente du rapport.
Notons que sur les 44 économies dans le monde ayant obtenu un score supérieur à 90, une seulement se trouve dans la région MENA : Malte (91,3). Et sur les 20 économies de la région MENA, trois seulement affichent un score supérieur à 75. Il s’agit de Malte donc, des Émirats arabes unis (82,5) et du Maroc (75,6). En revanche, la Cisjordanie et Gaza (26,3) est l'économie la moins bien classée de la région, suivie du Yémen (26,9) et du Qatar (29,4). Selon le rapport, les économies de la région MENA obtiennent de bons résultats dans le domaine de l'Entrepreneuriat (score moyen de 86,3).
Par exemple, toutes les économies de cette région disposent de lois autorisant une femme à signer un contrat, à faire enregistrer une entreprise et à ouvrir un compte bancaire au même titre qu’un homme. Dans les domaines de la Parentalité (score moyen de 35), de l'Entrepreneuriat (score moyen de 86,3) et de la Retraite (score moyen de 58,8), la région MENA a progressé de 1, 1,3 point et 2,5 points, respectivement, l'année dernière. En revanche, la région n'a enregistré en 2022 aucune amélioration dans les domaines de la mobilité, du travail, de la rémunération, du mariage et des actifs.
Le document de la Banque mondiale indique, par ailleurs, que des difficultés «importantes» subsistent notamment dans les domaines du mariage et de la parentalité, qui affichent un score moyen de 35 sur 100.
En 2022, le score moyen mondial de l’indice élaboré par la Banque mondiale n’aura augmenté que d’un demi-point pour atteindre 77,1 sur 100. Ce qui signifie, selon l’institution, que les femmes ne jouissent en moyenne que d’à peine 77% des droits juridiques reconnus aux hommes. Le rapport note qu’au rythme actuel des réformes, dans de nombreux pays, une jeune femme qui entre aujourd’hui dans la vie active prendra sa retraite avant d’avoir pu obtenir les mêmes droits que les hommes.
«À l’heure où la croissance économique mondiale ralentit, tous les pays doivent mobiliser l'intégralité de leur capacité de production pour faire face à la confluence des crises auxquelles ils sont confrontés», souligne Indermit Gill, économiste en chef à la Banque mondiale et premier vice-président en charge de l’économie du développement. Selon lui, les États ne peuvent pas se permettre de mettre à l’écart près de la moitié de leur population. Le fait qu’une grande partie du monde n’accorde pas aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes constitue non seulement une injustice à l’égard de celles-ci, mais aussi un obstacle à la capacité de ces pays à promouvoir un développement vert, résilient et inclusif.
Rappelons que le rapport passe au crible les lois et règlements de 190 pays au regard de huit domaines qui influent sur la participation des femmes à la vie économique : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Aujourd’hui, seuls 14 pays (Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Islande, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède) ont atteint une parité juridique totale. Près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler dans le monde ne jouissent toujours pas des mêmes droits que les hommes. Or, en comblant l’écart entre les sexes en matière d’emploi, le PIB par habitant pourrait augmenter à long terme de près de 20% en moyenne. En outre, des études estiment entre 5.000 et 6.000 milliards de dollars les gains économiques mondiaux qui pourraient être obtenus si les femmes créaient et développaient de nouvelles entreprises au même rythme que les hommes.
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Pour encourager et soutenir l'entrepreneuriat féminin, tous les sites du Technopark (Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir) proposent, depuis le 1er jusqu’au 20 mars, une programmation riche en formations, coachings personnalisés, ateliers et talks d'inspiration. D’ailleurs, comme chaque année, le Technopark propose un ensemble d'initiatives pour promouvoir et accompagner les femmes marocaines dans leur parcours entrepreneurial. Pour sa treizième édition, il met à l’honneur la femme marocaine en choisissant pour axe «Women in Action : le Technopark célèbre et encourage l'entrepreneuriat féminin». Pour rappel, l’année précédente, le Technopark a organisé une édition qui a duré 30 jours. Elle a rassemblé 50 intervenants et experts, 55 workshops et ateliers, 40 exposants au souk solidaire, au profit de 1.000 bénéficiaires. À cette occasion, une conférence plénière a été organisée le 3 mars au Technopark Casablanca, «De la résilience à la performance : Femmes marocaines qui façonnent le changement». Lors de cette rencontre, les participants ont pu découvrir les parcours «exceptionnels» de ces femmes inspirantes qui œuvrent activement dans des actions concrètes pour un développement prospère inclusif et durable.
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