06 Avril 2023 À 18:29
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L'Union marocaine du travail (UMT) suit de près le développement de la conjoncture socio-économique du pays, qualifiée de «bouillonnante» en raison «de l'augmentation exorbitante du coût de la vie et de la hausse vertigineuse des prix des produits de base et des services». Suite à une réunion de son Secrétariat national, qui est l'organe exécutif principal de la centrale syndicale, l'UMT ne cache pas son inquiétude. En effet, lors de cette réunion tenue mercredi dernier, la direction de l'UMT a haussé le ton, condamnant la politique du gouvernement et recommandant des pistes de solution pour décrisper la situation. L'UMT a ainsi condamné fermement la hausse excessive des prix des produits alimentaires, des biens de consommation et des services. De même, elle a déploré la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs et de l'ensemble des citoyens.
Pour arrêter la détérioration de la situation, le syndicat a émis deux demandes au gouvernement. La première est l'annulation graduelle de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits de première nécessité, ainsi que la réduction du taux des taxes intérieures de consommation. Ensuite, la centrale syndicale a appelé à une augmentation générale des salaires et à une réduction de l'impôt sur le revenu. Pour le secrétariat national de l'UMT, il est impératif d'agir rapidement «pour remédier aux déséquilibres dans nos systèmes de commercialisation, atténuer les conditions actuelles désastreuses et instaurer la paix et la cohésion sociale». Il propose ainsi de prendre des mesures urgentes pour éliminer temporairement la taxe sur la valeur ajoutée sur tous les produits de base, en s'inspirant des modèles de nombreux pays de la région méditerranéenne qui ont mis en place des mécanismes efficaces pour réduire les prix et soutenir le pouvoir d'achat des citoyens.
L'UMT presse le gouvernement d'adopter aussi des mesures fermes et immédiates pour garantir la sécurité alimentaire et ramener les prix des produits de première nécessité à leur niveau antérieur. Outre la proposition d'annuler partiellement la TVA et de réduire le taux de la TIC, elle suggère de «mettre en place un mécanisme de plafonnement temporaire des prix des carburants et des produits dont les prix ont connu une augmentation excessive». La centrale syndicale préconise également «des mesures répressives strictes contre les spéculateurs, les gros intermédiaires et les monopolistes qui s'enrichissent de la crise en l'absence totale de toute solidarité nationale». Le syndicat va plus loin en proposant de décréter un impôt progressif sur la richesse, afin de renforcer la solidarité communautaire entre les personnes fortunées et les autres couches de la société, particulièrement dans les conditions difficiles actuelles. De même, il exhorte à accélérer la mise en place du registre social unifié pour offrir un soutien direct aux familles nécessiteuses. Des appels que le syndicat adresse directement au gouvernement, mais sans brandir de menaces de débrayage.
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