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Flambée des prix : l'opposition fustige l’incapacité du gouvernement à  tenir ses promesses

Des partis de l'opposition viennent de publier des communiqués incisifs dans lesquels ils fustigent l'incapacité du gouvernement à  agir pour faire baisser les prix des denrées de premiére nécessité. Le parti du Mouvement populaire, le Parti du progrés et du socialisme et le Parti de la justice et du développement s'en sont pris au gouvernement et l'ont pressé d'adopter des mesures concrétes pour préserver la paix sociale.

Flambée des prix : l'opposition fustige l’incapacité du gouvernement à  tenir ses promesses

La montée en flèche des prix des produits de première nécessité procure à l'opposition un motif tout trouvé pour éreinter le gouvernement, d'autant plus que celui-ci avait promis un retour à la normale avant le début du Ramadan. Or la situation a même empiré au début de ce mois et les prix ont connu des hausses vertigineuses qui font la nique aux mesures prises par les pouvoirs publics pour préserver l’équilibre du marché. Les réunions des bureaux politiques du Mouvement populaire (MP) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS), tenues en début de semaine, ont été sanctionnées par des communiqués dans lesquels les deux formations politiques appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités, en ayant pour souci majeur la préservation de la paix sociale.

Le MP pour l'adoption d'une loi de Finances rectificative

Dans le communiqué publié à l'issue de la réunion de son bureau politique tenue en début de semaine, le MP se demande ce qu'il est advenu de la promesse du gouvernement de ramener les prix à leur niveau normal avant le début du Ramadan. «Les mesures adoptées par le gouvernement n'ont pas réussi à contenir la flambée des prix des légumes et de divers produits de première nécessité», lit-on dans le communiqué. «L'exonération des droits d'importation sur les viandes et la suppression de la valeur ajoutée n'ont pas suffi à faire baisser les prix de la viande, sans compter l'absence d'alternative au profit de l'éleveur marocain, surtout à l'approche de l'Aïd Al-Adha. De même, la mesure de réduire les exportations des légumes de base, ayant surtout ciblé les marchés africains, n'a pas non plus eu d'impact sur les prix très élevés sur les marchés internes», indique le communiqué.

«Partant de ce constat, le MP appelle le gouvernement à admettre son échec patent à affronter ces crises, et l'inefficacité de ses solutions de rapiéçage reposant sur l'atermoiement». De même, le parti aux destinées duquel préside Mohamed Ouzzine «appelle le gouvernement à réexaminer sa politique financière empreinte de rigueur comptable et à adopter une loi de Finances rectificative permettant de rétablir les priorités et d'orienter les efforts vers la préservation des indicateurs et des équilibres “macro-sociaux” et la consolidation de la paix sociale».

De plus, le MP soutient que «la voie à suivre pour corriger ce cheminement du gouvernement, qui s'est même écarté de la voie de ses engagements, passe par l’adoption des aides directes aux familles nécessiteuses et aux couches vulnérables, et d'exploiter les marges de la loi de Finances qui permettent de suspendre temporairement les taxes, notamment la TVA sur les produits de première nécessité, ainsi que le plafonnement provisoire des prix des carburants, conformément aux articles 3 et 4 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence».

PPS : la hausse des prix menace la paix sociale

Pour sa part, le bureau politique du PPS, qui s’est réuni mardi dernier, «a examiné, en premier lieu, certains aspects de la situation économique nationale et ses répercussions sociales, à la lumière de données officielles, particulièrement celles émanant du Haut-Commissariat au Plan et de Bank Al-Maghrib», notant que «ces données soulèvent de grandes interrogations concernant la faiblesse de l’action économique et sociale du gouvernement». Le bureau politique du PPS «s’est arrêté sur les chiffres négatifs et inquiétants relatifs aux prévisions du taux de croissance, à l’aggravation record du déficit commercial, à l’accélération de l’inflation qui enregistre des niveaux historiques et sans précédent», souligne le parti de Nabil Benabdallah.

Concernant la flambée des prix, le bureau politique du PPS «attire de nouveau l’attention du gouvernement sur le danger que représente l’absence d’une action concrète et d’une intervention efficace, à travers des mesures fortes et tangibles afin de préserver la paix sociale, soutenir le pouvoir d’achat détérioré de toutes les catégories des Marocains, et mettre un terme à la flambée exorbitante des prix des carburants et de tous les produits de consommation de base».

«À cet égard, le bureau politique considère qu’il est inadmissible que le gouvernement continue de justifier son inaction par les fluctuations internationales», déplore le PPS. De même, poursuit-on «la hausse continue des prix des carburants dans notre pays est anormale et contraste avec le retour progressif à la normale sur les marchés internationaux au cours de ces derniers mois, en ce sens que les prix des produits de base sur le marché international ont chuté à des niveaux proches de ceux enregistrés avant le début du conflit en Ukraine».

De même, «le bureau politique s’est arrêté sur les assurances verbales qu’expriment certains membres du gouvernement et que démentent la réalité ainsi que les chiffres officiels, puisque l’Indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une forte hausse de plus de 10% au cours du mois de février 2023, due principalement à la hausse record de l’Indice des produits alimentaires de plus de 20%». «Ces écarts entre les déclarations gouvernementales et la réalité des conditions sociales dénotent la grande légèreté avec laquelle le gouvernement gère la question de la hausse des prix. C’est pourquoi le Parti du progrès et du socialisme exige qu’il assume pleinement sa responsabilité à ce niveau», souligne le communiqué.

Mustapha Baïtas reconnaît les limites des mesures gouvernementales

Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a admis lors de son point de presse hebdomadaire, lequel a coïncidé avec le premier jour du Ramadan, que le problème de la flambée des prix était beaucoup plus profond qu'il n'y paraît et que la lutte contre les spéculateurs et les intermédiaires ne pouvait se faire du jour au lendemain, et qu'elle nécessitait des lois qui sont actuellement en cours d'élaboration.

Le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des représentants, Mohamed Ghayat, avait également affirmé, lors la réunion de la Commission des finances et du développement économique, qu’il existait «un vide juridique fatal et injustifié en ce qui concerne la spéculation et la protection des chaînes de distribution». «Les textes en vigueur actuellement sont dispersés et peu efficaces, et nous, parlementaires, de la majorité comme de l'opposition, nous sommes prêts à pallier ce vide législatif via une proposition de loi et à nous saisir de cette question sans tarder», avait-il déclaré au «Matin».

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PJD : le gouvernement est aux abonnés absents

Bien avant le PPS et le MP, le Parti de la justice et du développement (PJD) avait vivement critiqué «l’incapacité du gouvernement à réguler les prix et à préserver le pouvoir d’achat des citoyens». Son bras syndical, l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), qui vient de tenir son huitième congrès national a vivement tancé les mesures gouvernementales contre la hausse des prix, estimant qu’elles n’attaquaient pas le fond du problème et qu’elles ne faisaient qu’accentuer la paupérisation de la classe moyenne. De son côté, Amina Maeelaynine, membre du secrétariat général, a souligné dans un post Facebook que le «gouvernement est aux abonnés absents et que son chef est quasi introuvable», alors l’aggravation de l’inflation «ne cesse de détériorer le pouvoir d’achat des citoyens».

Lire aussi : Hausse des prix : le gouvernement planche sur de nouvelles lois pour contrer la spéculation

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