15 Février 2023 À 12:20
Your browser doesn't support HTML5 audio
Le ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, qui était l’invité de la MAP ce mercredi 15 février, a précisé que plusieurs facteurs ont impacté les prix de certains produits alimentaires au Maroc, dont notamment, la crise sanitaire, la crise en Ukraine, la sécheresse et les « pratiques immorales » de certains commerçants dans les marchés.
« Nous sommes conscients de la situation difficile au Maroc et il est clair que la hausse des prix est insoutenable. La situation que nous vivons s'explique par plusieurs éléments : >D'abord la crise sanitaire et ses effets sur les budgets des ménages, puis il y a la crise en Ukraine et la sécheresse combinée à certains phénomènes climatiques, comme Jriha, qui ont détruits certaines cultures. Ce qui a entrainé un recul au niveau de l'offre et donc une hausse des prix. A cela on ajoute la spéculation», a expliqué Baraka.
Sans généraliser le phénomène, Nizar Baraka a souligné que les spéculateurs sont directement responsables de la hausse des prix des produits alimentaires et nuisent ainsi à l'économie du marché. « Plusieurs vendeurs ont profité de ces situations de crise pour augmenter les prix. Ils ont ainsi recours à stocker certains produits alimentaires de première nécessité pour les revendre dès que les prix augmentent », a-t-il souligné. A titre d'exemple, le ministre indique que des tonnes d'oignons ont été incendiés pour empêcher d'approvisionner les marchés en quantités suffisantes. Ces pratiques sont, selon lui, « inacceptables et immorales » qui portent atteinte au pouvoir d’achat et sont contraires aux valeurs du patriotisme et de solidarité. Pour faire face à ces agissements, le gouvernement a décidé d'intervenir avec fermeté, souligne M. Baraka.
Le ministre a, par ailleurs, évoqué l'une des problématiques réelles dans ce domaine et qui est relative aux marchés du gros. "Au Maroc, 60% des produits agricoles sont destinés aux marchés de gros et les 40 % qui restent sont distribués illégalement dans les autres marchés et souks. De ce fait, les prix sont fixés sur la base de ces 60% et non le volume total de la production. La règle de l'offre et de la demande est donc biaisée dans ce cas là entrainant directement une hausse des prix", explique le responsable. Et d'ajouter que de ces prix définis au marché de gros découlent les prix que nous allons trouver dans les marchés des quartiers et plus bas encore chez les revendeurs avec des marges supplémentaires.
C'est dans ce cadre que le ministre estime que l'une des priorités du gouvernement est d'accélérer la réforme en profondeur des marchés de gros et réduire au maximum des circuits des intermédiaires ainsi que le cercle de distribution.
Lire aussi : Hausse des prix du poulet et des œufs : les professionnels s’expliquent