Économie

Immobilier : L’axe Casablanca-Rabat n’attire plus les Marocains du monde comme avant

Le retour, pendant l’été des Marocains du monde a eu un impact positif sur l’immobilier. Cependant, souligne Kevin Gormand, CEO & fondateur de Mubawab, la typologie des MDM , des biens qu’ils ont acquis et les zones géographiques qui les attirent ont changé. Par ailleurs, en dépit de leur impact, le secteur continue de souffrir. Inflation des prix des matériaux de construction, cherté du foncier, pression fiscale et lourdeurs administrative sont les problématiques à adresser en priorité pour une croissance pérenne.

14 Septembre 2023 À 12:25

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Le retour des Marocains du monde (MDM) a eu un impact positif sur le secteur immobilier cette année. C’est ce que nous confirme Kevin Gormand, CEO & fondateur de Mubawab qui souligne tout de même de grosses disparités au cours de la période estivale.

Premièrement, une nouvelle vague de MDM est retournée au cours de cette période : «Il s’agit de la première et deuxième génération de juifs marocains dont l’engouement pour le pays était remarquable cet été», nous révèle Gormand. Cette population, analyse le fondateur de Mubawab, a été motivée par deux événements majeurs : la prestation extraordinaire de l’équipe nationale de football lors du mondial de Qatar et la reconnaissance par Israël de la Souveraineté du Maroc sur le Sahara.

>>Lire aussi : Immobilier : Les Marocains du monde boostent le marché

Deuxièmement, souligne, Gormand, l’axe Casablanca-Rabat ne séduit plus comme avant. «L’impact du retour des MDM est très négligeable sur les transaction immobilière enregistrée dans ces deux régions», révèle-t-il. Ceux qui n’avaient pas de biens immobiliers dans ces deux régions ont opté pour des séjours dans des établissements hôteliers.

La demande était en revanche très forte et de qualité dans les régions de Tanger et Marrakech. «Ces deux régions étaient très dynamiques et ont enregistré des transactions spectaculaires notamment dans le haut standing», nous révèle le fondateur de Mubawab.

Un projet immobilier nécessite jusqu’à 210 signatures contre 143 en 2011

Mais il en faut beaucoup plus pour sortir le secteur de sa morosité. Une source au sein de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) nous confie que la spirale haussière des prix des matériaux de construction n’est pas de bon augure. «Le pouvoir d’achat subit une érosion spectaculaire. Les banques, elles, sont plus regardantes pour accorder des crédits, à juste titre, notamment en raison de la hausse des taux des créances en souffrance qui n’arrange pas les choses», explique notre interlocuteur. Les promoteurs, eux, sont obligé de répercuter cette inflation sur leurs prix de vente et «regrettent la fin du programme de logements sociaux». A ce propos, partage notre source, la FNPI a formulé plusieurs propositions qui sont restées sans suite.

La situation est telle que «par exemple, j’ai des projets immobiliers que je ne peux pas réaliser dans l’état actuel des choses», révèle le professionnel de l’immobilier. Et de noter que «le nombre d’autorisations de construire a chuté de moitié». Idem pour celui des plans déposés.

En plus de l’inflation, la cherté du foncier, et la fiscalité, notre promoteur immobilier pointe du doigt la lourdeur administrative à laquelle doivent faire face les professionnels du secteur : «Un projet immobilier nécessitait 143 signatures en 2011. Aujourd’hui, il en faut entre 200 et 210 par projet», regrette-t-il.

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