Nation

L’Istiqlal mérite plus de portefeuilles au sein du gouvernement (Abdelmajid Fassi Fihri)

La résolution hostile au Maroc votée le 19 janvier dernier par le Parlement européen, les efforts pour préserver le pouvoir d’achat, la place de l’Istiqlal au sein du gouvernement... autant de questions abordées par le député istiqlalien, membre de la commission mixte Maroc-Union européenne, Abdelmajid Fassi Fihri. Invité de l’Info en Face, ce dernier a souligné que l’Istiqlal «a besoin, en relation avec les secrétaires d'État qui vont être nommés, de certains portefeuilles qu'il n'a pas».

Le député istiqlalien, membre de la commission mixte Maroc-Union européenne, Abdelmajid Fassi Fihri

14 Février 2023 À 17:30

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Le député istiqlalien, membre de la commission mixte Maroc-Union européenne, Abdelmajid Fassi Fihri, était l’invité de Rachid Hallaouy dans le cadre de l’émission l’Info en Face. Le parlementaire a abordé à cette occasion nombre de questions d’actualité. Il est revenu également sur la place de l’Istiqlal dans l’actuelle configuration gouvernementale. Pour lui, «pour une bonne participation à un gouvernement, il faut toujours avoir un portefeuille économique, un portefeuille social et un portefeuille politique».

L'Istiqlal devrait avoir plus de portefeuilles

En réponse à une question sur l'efficacité du gouvernement en termes de politique générale, M. Fassi Fihri estime que la vision du gouvernement est claire et qu'il fait face aux crises par des mesures efficaces à moyen terme. Quant à la place qui revient actuellement au Parti de l'Istiqlal dans la coalition gouvernementale, le député estime que sa formation «a besoin, en relation avec les secrétaires d'État qui vont être nommés, de certains portefeuilles qu'elle n'a pas». «Pour une bonne participation à un gouvernement, il faut toujours avoir un portefeuille économique, un portefeuille social et un portefeuille politique», fait-il valoir.

Le Parlement européen fait diversion

Avec sa résolution du 19 janvier visant le Maroc, le Parlement européen visait un objectif précis, celui de détourner l'attention des crises internes qui l’ébranlent actuellement. Voilà ce que soutient le député istiqlalien à la Chambre des représentants et membre de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, Abdelmajid Fassi Fihri. Selon ce parlementaire, le contenu de cette résolution ne comporte aucune urgence et pourrait être discuté au sein de la commission parlementaire mixte Maroc-UE mise en place pour cela. «Il existe un outil, la CPM, qui est justement mis en place pour discuter de tous les sujets entre le Maroc et l'UE. Alors, pourquoi opter pour des résolutions d'urgence et, d'ailleurs, qu'est-ce qu'il y a d'urgent dans le contenu de cette résolution ?» se demande l'invité de «L'Info en Face». «Nous voyons que derrière (cette résolution) il y a un objectif, qui est celui d'exporter la crise et de détourner l'attention des scandales de corruption qui secouent le PE et, pour ce faire, cette résolution pourrait être sur n'importe quel sujet, pour autant que ce soit à l'encontre du Maroc. Voilà qui explique notre réaction», affirme M. Fassi Fihri. Et le parlementaire de préciser que «le Parlement marocain a décidé de reconsidérer ses relations avec le PE et que cela va prendre le temps qu'il faut».

Des subventions pour la classe moyenne

Concernant les réformes sur lesquelles le gouvernement travaille actuellement, M. Fassi Fihri a notamment rappelé que l'Exécutif s'attelle à la mise en place du Registre social unifié (RSU) qui ciblera directement les couches sociales démunies, contrairement au système actuel de compensation dont bénéficient toutes les couches sociales, y compris les plus aisées. À la remarque selon laquelle la décompensation progressive ne sera pas à l'avantage de la classe moyenne victime des envolées des prix, le député istiqlalien a assuré qu'«il y aura des subventions destinées à cette classe pour préserver son pouvoir d'achat».

Flambée des prix : le gouvernement déploie de gros efforts

Pour pallier la flambée des prix, le gouvernement consent de gros efforts en matière de compensation pour maintenir inchangés les prix du gaz butane, de l'électricité, du pain et du sucre, rappelle M. Fassi Fihri. «Prenons l'exemple de l'électricité : le gouvernement a mobilisé 20 milliards de dirhams supplémentaires pour que les hausses des prix du charbon et du fioul, qui ont quadruplé, ne soient pas répercutées sur les citoyens. Imaginez ce que pourrait être la situation si cela n'avait pas été fait», fait-il remarquer. «Ce gouvernement, contrairement au précédent qui était dans une logique baisse, augmente la compensation pour protéger le pouvoir d'achat des Marocains», affirme M. Fassi Fihri, rassurant sur le fait que les prix des autres denrées alimentaires, et grâce aux mesures prises par le gouvernement (notamment pour la viande rouge et les fruits et légumes), vont baisser sensiblement dans les prochains jours.

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