14 Avril 2023 À 19:16
Your browser doesn't support HTML5 audio
Donner une image de cohésion et d’unité, rassurer les citoyens dans ce contexte difficile marqué par la hausse des prix, tout en faisant passer des messages aux adversaires politiques. C’était en gros les principales conclusions à tirer de la rencontre des composantes de la majorité tenue jeudi soir à Rabat au siège du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI). Ayant réuni les dirigeants des trois partis de la coalition, le RNI, le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal ainsi que des ministres, des chefs de groupes parlementaires et le secrétaire général du parti de l’Union constitutionnelle, Mohamed Joudar, cette rencontre, qui a eu lieu à huis clos, a été suivie d’un bref point de presse, non pas pour répondre aux questions des journalistes, mais pour que les dirigeant des trois partis fassent des déclarations.
Aziz Akhannouch, président du RNI, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, et Nizar Baraka, SG de l’Istiqlal, ont pris la parole à tour de rôle pour répéter à peu près le même discours : la majorité est toujours forte et elle s’est renforcée davantage pour faire face aux crises et poursuivre la voie des réformes. Cette précision était une réponse indirecte aux spéculations sur sa cohésion, surtout après la sortie il y a quelques jours du PAM appelant à la tenue en urgence des instances de la majorité, ce qui a été interprété par beaucoup d’observateurs comme un signal d’alarme. Cette précision a été également une réponse aux propos du patron de l’antenne syndicale istiqlalienne – l’UGTM –, Naam Miyara, qui avait ouvertement attaqué le gouvernement au sujet de la flambée des prix et du non-respect des engagements du dialogue social.
Devant les représentants des médias, le président du RNI, Aziz Akhannouch, s’est voulu rassurant, affirmant que les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la hausse des prix commencent à produire des résultats positifs. Il a déclaré que «malgré les conditions difficiles du pays, le gouvernement est solide, avec les partis qui le composent et les groupes parlementaires qui le soutiennent sans condition. Le gouvernement est prêt à fournir les efforts importants nécessaires pour aider les citoyens en ces temps difficiles», a-t-il rassuré.
Évoquant le bilan des réalisations, il n’a pas caché sa fierté du travail accompli par son gouvernement au cours des derniers mois, dans le cadre du programme gouvernemental, malgré une conjoncture difficile marquée par l’inflation et la sécheresse qui a affecté l’agriculture. Dans une attaque directe à l’adresse de son adversaire politique, le Parti du progrès et du socialisme, qui avait interpellé le Chef du gouvernement à travers une récente lettre ouverte, Aziz Akhannouch, a évoqué les problèmes hérités de l’ancien gouvernement. Il a cité à cet égard le dossier de l’eau que gérait l’ancienne ministre PPS, Charafat Afailal.
Pour le chef du RNI, le gouvernement se penche sur les véritables problèmes sans se laisser distraire par les questions marginales. Il a également souligné que les dirigeants de la majorité et leurs partis devaient continuer à soutenir le gouvernement pour qu’il puisse fournir les résultats attendus par les citoyens.
Pour sa part, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, a insisté sur la solidité de l’alliance entre les trois partis de la majorité. «Il est important de noter que les informations provenant de sources autres que les trois partis au pouvoir dans la coalition gouvernementale peuvent ne pas être exactes. Il est donc essentiel que les citoyens aient confiance en leur gouvernement et dans la solidité de l’alliance entre les partis majoritaires. Les partis sont plus forts qu’avant et sont encore plus motivés à travailler pour servir les citoyen».r>Pour lui, les problèmes que vit notre pays sont naturels, vu ses choix dans les domaines économique, agricole et politique, et le gouvernement compte bien y faire face conformément à ses engagements dans le programme gouvernemental et la charte de la majorité. «Nous continuerons à travailler dans le cadre de ce gouvernement. Nous assumerons notre responsabilité totale devant les citoyens et Sa Majesté le Roi».
Selon M. Ouahbi, les rencontres entre les dirigeants de la majorité reflètent la force, la cohésion et l’harmonie du gouvernement. «Ces rencontres se tiennent de manière régulière et continue, même si elles ne sont pas officielles. La réunion officielle de ce jeudi a pour but de renouveler le contact avec les médias et les membres des deux Chambres du Parlement appartenant aux partis de la majorité. Le ministre de la Justice a conclu : «Faites-nous confiance, nous sommes plus forts qu’avant et nous comptons remplir notre mission au service de notre pays».
De son côté, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a confirmé que la majorité était attachée au programme gouvernemental et comptait bien honorer ses engagements envers les citoyens, malgré les difficultés, les fluctuations climatiques et les crises internationales. Il a ajouté que le gouvernement œuvrait dans le cadre d’une approche reposant sur trois points : «d’abord, faire face à la conjoncture difficile, ensuite, rattraper le retard accumulé dans la réalisation de nombreux projets et réformes. Enfin, trouver des solutions adéquates en mettant à profit les opportunités nées de la crise.»
Pour M. Baraka, «l’objectif principal est de servir les citoyens et d’améliorer leurs conditions de vie». Il a ajouté que l’une des questions soulevées par le Chef du gouvernement lors de la réunion de la majorité a porté sur le chantier de la protection sociale, dont la première partie concernant la généralisation de la couverture santé avait été réalisée, tandis que la partie liée à l’octroi d’un soutien aux familles serait réalisée d’ici la fin de l’année dans le cadre du ciblage direct grâce au «Registre social unifié». Il a conclu en disant : «Nous avons tous confiance en notre capacité à faire face aux crises et à donner une nouvelle impulsion aux réformes vitales dont notre pays a besoin».
Lire aussi : La hausse des prix exacerbe les rivalités entre la majorité et l’opposition