Mouvements de protestation des infirmiers et techniciens de santé à  partir de la semaine prochaine

Les mouvements de protestation reprennent de plus belle dans le secteur de la santé. Cette fois ce sont les infirmiers qui montent au créneau et appellent à l’organisation d’une série de sit-in devant les directions régionales de la Santé et de la protection sociale, le jeudi 13 avril prochain à partir de 15 heures. Dans un communiqué publié dimanche dernier, le Syndicat indépendant des infirmiers appelle le gouvernement à mettre en œuvre ses promesses relatives à la justice salariale et de répondre favorablement aux doléances légitimes de ces professionnels de la santé qui exigent une révision à la hausse de leurs salaires à travers l’augmentation du barème de la prime de risque ainsi que celui de la prime pour l’encadrement des nouvelles recrues.

A l'instar des médecins, les infirmiers appellent à une révision des salaires 

«Nos revendications sont légitimes, elles correspondent aux tâches que nous accomplissons au quotidien en tant que cheville ouvrière du secteur et acteurs majeurs du système de santé. Chaque infirmier remplit aujourd’hui trois missions, à savoir dispenser des soins infirmiers, assumer différents risques y afférents et encadrer les stagiaires. Or la plupart d’entre nous ne parviennent pas à atteindre le seuil salarial de 8.000 DH par mois que nous exigeons depuis plusieurs années. Pourtant, le ministère a procédé à une révision des conditions de travail de nos collègues médecins», souligne Latifa Wassmi, membre du bureau régional de Souss-Massa relevant du Syndicat indépendant des infirmiers, dans une déclaration accordée au «Matin».

Déplorant l’absence d’un dialogue sérieux et d’une réelle volonté de réparer le tort dont les infirmiers et techniciens de la santé sont victimes, le syndicat dénonce par ailleurs la non-reconnaissance du rôle «héroïque» joué par ces cadres qui ont rempli leur devoir moral et professionnel pendant la pandémie de Covid-19. «Est-ce que nous n’avons pas droit à une prime de risque professionnelle à la hauteur de la gravité du danger auquel nous nous exposons ? Les infirmiers et techniciens de santé ne forment-ils pas des milliers d’étudiants, alors que la prime d’encadrement reste inchangée ? Est-ce que le chef du gouvernement n’est pas au courant que plusieurs pays courtisent les infirmiers pour les pousser à émigrer ? N’êtes-vous pas en train d’encourager des milliers d’infirmiers à quitter le pays sous le coup de la contrainte ?» s’exclame le syndicat dans son communiqué.

Les infirmiers prévoient une grève nationale de 24 h le 11 mai prochain

Ce dernier appelle ainsi à un mouvement de protestation qui démarrera le jeudi 13 avril et se poursuivra jusqu’au 11 mai prochain. Le syndicat prévoit en effet d’organiser une grève nationale de 24 h le jeudi 11 mai prochain. Une date très symbolique pour ces cadres puisqu’elle commémore la Journée internationale des infirmier(e)s, célébrée le 12 mai de chaque année. Un débrayage qui sera ponctué par la tenue d’un sit-in historique devant le Parlement à Rabat, à partir de 10 h 30 du matin. S’ensuivra une conférence de presse qui aura lieu vendredi 12 mai. Le syndicat espère toutefois que le gouvernement réagira aux revendications de cette catégorie des cadres de la santé et qu’un accord sera signé avant la date de la grève.

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