26 Mars 2023 À 17:25
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Les pharmaciens ne décolèrent pas. Vingt jours après la publication du dernier rapport de la Cour des comptes, qui avait suscité aussitôt une véritable levée de bouclier de la part des professionnel à cause de la partie consacrée aux marges réalisées par les officines sur la vente des médicaments, les syndicats les plus actifs du secteur viennent d’annoncer une grève nationale de 24 heures le 13 avril prochain. Alors qu’on les croyait divisées suite au dernier épisode des élections des conseils régionaux, les quatre centrales syndicales encadrant le secteur ont depuis accordé leurs violents pour jouer la même partition.
Dans un communiqué conjoint publié samedi, la Fédération nationale des pharmaciens du Maroc (FNSPM), la Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc (CPSM), l’Union nationale des pharmaciens du Maroc (UNPM) et la Fédération des pharmaciens du Maroc (FPM) ont appelé les pharmaciens à unifier leurs rangs et à adhérer massivement à la grève, qui ne représente d’ailleurs que le prélude d’une série de grèves dont les dates seront communiquées ultérieurement si le gouvernement ne réagit pas à leurs doléances. «Cette première étape d’escalade est une réaction à une série d’accumulations négatives et intervient suite au refus du gouvernement d’engager tout dialogue avec les représentants de la profession dans le but de mettre en place des réformes visant à mieux encadrer la profession. Nous déplorons par ailleurs la non-reconnaissance du statut du pharmacien comme étant un partenaire fiable et indispensable pour l’amélioration du système de la santé», souligne Mohammed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) dans une déclaration accordée au «Matin».
Les pharmaciens protestent en outre contre une éventuelle réforme du décret relatif à la fixation des prix des médicaments, telle qu’elle a été recommandée par le rapport de la Cour des comptes et affichent leurs craintes de ne pas être impliqués en tant que partenaires. «Contrairement à ce que mentionne le rapport de la Cour des comptes sur la marge de bénéfice des officines qui dépasseraient les 50%, la marge de bénéfice telle qu’elle a été fixée par le décret en vigueur et qui a été publié au Bulletin officiel de 2014 ne dépasse pas 33% bruts sachant que c’est l’État qui fixe le prix des médicaments», tient à expliquer M. Lahbabi, ajoutant que cette grève intervient également pour attirer l’attention sur la situation précaire de nombreux pharmaciens. «Il faut savoir que 35% des officines sont menacées aujourd’hui de faillite.
Une grande partie des pharmaciens n’entretiennent actuellement leur commerce que grâce aux crédits accordés par les grossistes et aucune initiative n’est prise par le gouvernement pour engager les réformes nécessaires en vue de mieux encadrer la profession. Alors que la réforme de l’ordre des pharmaciens tarde à voir le jour et que les textes réglementaires régissant le secteur sont devenus caduques et dépassés, l’Exécutif, lui, continue de faire la sourde oreille à notre revendication d’ouvrir un dialogue sérieux», note le même intervenant. Les professionnels promettent donc l’escalade et le recours à toutes les formes de protestations «possibles» si le gouvernement ne réagit pas à leur cahier revendicatif. Ils annoncent déjà une deuxième grève de 48 heures, si aucun signe d’apaisement n’est émis par le gouvernement après ce premier débrayage.
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